Header Critique : CAPTIFS (CAGED)

Critique du film
CAPTIFS 2010

CAGED 

Leur mission d'aide humanitaire dans les Balkans touchant à sa fin, Carole et deux de ses collègues reprennent la route de la France. A bord d'une voiture, ils s'apprêtent donc à faire un long voyage sans surprise. Mais une opération militaire les force à faire un détour qui leur sera fatal !

Depuis le premier SAW, le cinéma horrifique tente apparemment de retrouver son côté un peu extrême et brut. On ne compte donc plus les survivals, les films de torture et autres métrages qui se veulent choquants. Malheureusement, les métrages inventifs se comptent sur les doigts d'une main et le gros de la production utilise un moule tristement uniforme. CAPTIFS déboule après tant d'oeuvrettes ayant rongé le même os que ses qualités se noient dans une méchante impression de déjà vu. D'autant plus gênant que CAPTIFS traite d'un sujet vu et revu à plusieurs reprises, que ce soit sur grand écran ou bien sur le marché des inédits vidéo dernièrement. Prenez donc quelques personnages relativement sympas, confrontez les à une poignée de bourreaux, si possible d'un pays étranger, et organisez enfin le carnage. Rien de plus. Même les motivations des vilains de l'histoire se confondent avec pas mal de films récents : PARADISE LOST, TRAIN... Dès lors, CAPTIFS ne ménage pas vraiment de surprise et se repose essentiellement sur le savoir-faire de son cinéaste.

Parmi les qualités du métrage, il est tout d'abord important de noter l'interprétation des comédiens principaux, Arié Elmaleh, Eric Savin et surtout Zoé Félix. La comédienne livre en effet une prestation très convaincante et tient d'ailleurs une grosse partie du métrage sur ses épaules. La mise en place des trois personnages, qui seront retenus captifs, est plutôt réussie. Sans s'éterniser, ils sont rapidement introduit et ce de manière naturelle durant la première partie du film. Quelques situations et dialogues suffisent à brosser des portraits efficaces, juste assez pour ne pas ralentir le film et entrer assez vite dans le vif du sujet. Les échanges lors du voyage en voiture, à propos des footballeurs, donnent par exemple un côté plutôt réaliste aux relations qui existent au sein du trio. Les sales trognes des geôliers contrastent en revanche pas mal, avec l'impression de découvrir malheureusement une nouvelle clique de clichés ambulants. Ils éructent, prennent des attitudes de brutes épaisses et nous donnent une image vraiment peu glorieuse de l'arrière campagne des pays de l'est. Des caricatures que l'on retrouve en fait dans pas mal de films et ne donnent pas envie d'aller faire du tourisme en Europe de l'est. Ce n'est donc pas très subtil et on ne sait pas si l'on doit reprocher à CAPTIFS de faire passer un tel message ou plus simplement de faire comme tous les autres films du genre !

Dans le domaine de l'horreur, Yann Gozlan prend le parti de ne pas jouer la surenchère avec CAPTIFS. Plutôt que nous montrer une tonne de séquences gores, le cinéaste tente d'instaurer une ambiance. Assez vite, le film va prendre place dans le décor assez restreint d'une cave transformée en prison. Une manière de faire partager l'enfermement des protagonistes aux spectateurs qui suivent l'histoire. De même, le réalisateur utilise un procédé qui place le spectateur dans l'attente d'une situation horrible. Ici, c'est la sonnerie d'un téléphone qui annonce un événement inquiétant tout en générant le suspense. L'effet n'est pas complètement une réussite mais démontre au moins l'envie de ne pas se borner à foutre des coups de poing dans la gueule de ses personnages pour instaurer le frisson. De même, l'intrigue utilise un traumatisme enfantin pour expliciter diverses tendances psychologiques chez l'un des personnages principaux : attirance vers une petite fille ou une peur panique liée à certains animaux. Une excellente idée qui n'est cependant pas toujours exploitée avec beaucoup de bonheur. Ainsi, sur la fin et au moment où l'héroïne est confrontée à sa phobie, la situation semble quelque peu "énorme". Il en ira de même sur le prolongement de cette scène, avec la récupération d'un objet, qui semble un peu surréaliste. Un passage où le film tente de provoquer une nouvelle fois le suspense mais qui ne paraît franchement pas réaliste ou même logique ! A vrai dire, le film fonctionne assez bien dans ses deux premiers tiers mais il finit donc par s'étioler dans son dernier acte. Jusque là plutôt sobre et brut, le film prend une direction moins convaincante au moment où il devient plus mouvementée et moins claustrophobe. En soit, CAPTIFS est un métrage bien emballé et disposant d'une excellente interprétation des personnages principaux. Toutefois, son manque de personnalité ou d'inventivité le dessert au point qu'il en devient un peu anecdotique, surtout pour ceux qui consomment ce type de métrages de manière régulière…

Rédacteur : Antoine Rigaud
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