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Critique du film et du DVD Zone 2
TRAIN 2008

 

Une équipe américaine de lutte gréco-romaine est en tournée en Europe de façon à participer à divers tournois. Après l'une des compétitions, l'un des membres de l'équipe est invité par son adversaire à une fête. La soirée se terminera à l'aube et nos athlètes vont louper le train qu'ils auraient du prendre. A la gare, la barrière de la langue les empêche de trouver un autre moyen de transport. Heureusement, une femme leur indique un train qui les mènera à bon port. Mais certains wagons de ce train salvateur camouflent d'abominables secrets…

Suivant le sillage des remakes des slashers qui sont en cours de gestation, TRAIN aurait dû être une relecture du MONSTRE DU TRAIN de Roger Spottiswoode. Mais Nu Image, maison de production du métrage, va assez vite abandonner cette direction pour s'orienter vers un autre filon bien plus juteux. Le métrage n'a donc plus rien d'un remake d'un film des années 80 et son réalisateur et scénariste insiste bien sur le fait qu'il s'agit d'un matériel tout ce qu'il y a de plus neuf ! Mais, à vrai dire, TRAIN prend, en réalité, une voie très fortement inspirée par le HOSTEL. Hormis son cadre ferroviaire, le déroulement de l'histoire est relativement similaire à celle du film d'Eli Roth. Comme dans HOSTEL, le film suit une bande de jeunes adultes, égarée dans un pays de l'Est, qui se voit mal aiguillé. Cela ne les mènera pas jusqu'à un hôtel sympa mais un train où sévit une galerie d'inquiétants personnages. Evidemment, ils vont devenir des proies sans porte de sortie, le train roulant à vive allure, et le sujet d'atroces tortures. Tous les ingrédients de HOSTEL sont réunis et le film ne bifurquera qu'en son milieu de manière à proposer une variation qui se rapproche d'un PARADISE LOST, déjà lui-même un rejeton du métrage d'Eli Roth. TRAIN va donc nous proposer un panel de jeunes américains prompts à faire la fête, malgré leur statut de sportif de haut niveau, nous donnant l'occasion de découvrir une soirée de débauches : l'alcool coule à flot, les nanas exhibent leurs courbes sans complexes… Cette partie du métrage ne va heureusement pas s'étirer en longueur et le film va rapidement débuter en embarquant à bord du fameux train.

Le métrage nous ressert alors, comme dans le film d'Eli Roth, une vision très xénophobe des pays de l'Est. L'occasion de nous présenter une brochette de personnages aux mines patibulaires et franchement assez inquiétantes à l'instar de deux frères inséparables. Même si le film est tourné en Bulgarie, à moitié en studio et à moitié dans et aux alentours d'un véritable train, on ne peut pas dire que TRAIN montre un visage très attirant des contrées étrangères aux Etats-Unis. Rien ne vient vraiment donner une image optimiste de la population. Hormis les bourreaux de TRAIN, le film nous montre des soldats corrompus et sans moralité, puisque prêt à se faire payer en nature, mais aussi une masse de passagers très pleutres et laissant se dérouler des crimes sans broncher. Le spectateur non américain fera de lui-même la part des choses, ce n'est que du cinéma et un film d'horreur n'a pas vocation à brosser un portrait social véridique des lieux qui abritent son action. Au contraire, TRAIN se vautre donc dans les clichés pour mieux appuyer son ambiance étouffante et abominable. A ce niveau là, TRAIN s'avère être une modeste réussite puisque multipliant régulièrement les effets chocs. Les séquences gores sont plutôt réussies et bien cradingues avec des opérations chirurgicales sans anesthésie où l'on extirpe des membres et organes à des patients non consentants. Les amateurs devraient être aux anges surtout que TRAIN n'hésite jamais à cheminer sur les rails d'un cinéma «Bis». Une séquence en particulier ramène carrément le souvenir de ZOMBIE HOLOCAUST lorsqu'un chirurgien, agacé par les hurlements de sa victime, décide de mettre un terme à ses cris de manière assez radicale. De même, la folie du «Bis» se retrouve ici avec un penchant pour les incongruités. Par exemple, le bourreau qui arrache salement des organes ne se préoccupe aucunement de la stérilité de son travail alors que des chirurgiens plus compétents continuent le travail dans les règles de l'art. Le pompon étant assurément le laïus d'un médecin essayant de sauver sa peau en dissertant sur les bienfaits de son travail. Autant de preuves, parmi tant d'autres, que TRAIN n'est certainement pas un métrage à prendre très au sérieux…

Clairement «Bis» dans son approche du photocopiage outrancier, TRAIN est une oeuvrette horrifique qui a le mérite de ne pas ennuyer une seconde. Et pourtant, le métrage emballé par Gideon Raff contient son lot de bizarreries cinématographiques qui serait certainement rédhibitoire dans un autre contexte. TRAIN cultive les ellipses donnant parfois l'impression qu'il manque des bouts de pellicule à même d'expliquer la continuité des séquences. Deux passages, en particuliers, ont même de quoi déboussoler le spectateur. Néanmoins, le public d'un TRAIN est avant tout venu se gaver de scènes gores et de vilaines horreurs. A ce propos, le premier montage de TRAIN avait écopé d'un lourd «NC-17» de la part du MPAA en raison de séquences gratinées en terme de gore et, paraît-il, de sexe. Lions Gate, qui en achètera les droits de distribution, va demander à ce que la copie soit allégée pour obtenir un «R». Mais, à vrai dire, TRAIN ne va pas sortir dans les salles et cette révision pourra paraître un peu surprenante à une époque où la plupart des éditions vidéo arbore fièrement des «Unrated» et autres «Director's Cut». L'éditeur avait peut être peur que le métrage ne soit pas pris en charge par certaines chaînes de distribution vidéo aux Etats-Unis. Il ne sera pas possible de se faire une idée concernant le contenu amputé du film puisque les scènes coupées n'ont pas été éditées, à notre connaissance, même en supplément. Des coupes de censure préventive qui n'expliquent sûrement pas les drôles d'ellipses mentionnées auparavant. Encore une fois, le résultat final offre ce que l'on est venu chercher. A savoir un lot de saignantes séquences reliées par un récit peu crédible mais qui se suit sans déplaisir.

Europa Corp distribue TRAIN en DVD et Blu-ray sur le marché français. N'ayant pas vu le disque haute définition, nous nous contenterons d'évoquer l'édition DVD. La jaquette utilise un visuel rentre dedans avec une main arrachée qui s'agrippe à un signal d'alarme. L'image devrait d'ailleurs rappeler au cinéphile, dans un contexte très différent, une incroyable séquence du A L'OUEST RIEN DE NOUVEAU, de Lewis Milestone, datant de 1930. La comparaison s'arrêtera évidemment là. Le DVD de TRAIN est un disque assez minimaliste puisque ne proposant pas grand chose d'autre que le film. Les seuls suppléments se composent de bandes-annonces d'autres métrages commercialisés par l'éditeur et visibles seulement à l'insertion du DVD. La bande-annonce de TRAIN n'apparaît d'ailleurs même pas et pour l'obtenir, il faudra s'orienter vers l'un des DVD sortis, dans le même genre, peu auparavant (et certainement un peu après) chez Europa Corp tel que STAG NIGHT ou TIMBER FALLS.

Le DVD français présente TRAIN avec un transfert 16/9 de très honnête facture. Le rendu de l'image s'avère plutôt agréable même si certaines séquences plongent dans la pénombre les passages les plus corsés du métrage. Il s'agit néanmoins d'un choix de mise en scène et on peut difficilement le reprocher à cette édition DVD. Pour la sonorisation, TRAIN décline la version originale sous-titrée et le doublage français en Dolby Digital 5.1 et en stéréo. Quatre pistes sonores qui ont le mérite de donner le choix aux utilisateurs en fonction de leur installation. A dire vrai, le Dolby Digital 5.1 n'est pas des plus impressionnants à l'exception de quelques passages où le son se déchaîne. Il s'agit, à chaque fois, des effets sonores liés au train et qui se font plus proéminents et spectaculaires que le reste de la bande-son.

Rédacteur : Antoine Rigaud
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Le gore qui tâche
Le côté "Bis" outrancier
On n'aime pas
Des ellipses étranges
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L'édition vidéo
TRAIN DVD Zone 2 (France)
Editeur
Europa
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h31
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
      • Bandes-annonces
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