Header Critique : KILLING POINT (KILL SWITCH)

Critique du film et du DVD Zone 2
KILLING POINT 2008

KILL SWITCH 

Utilisant des méthodes expédititives, Jacob King connaît un fort taux de réussite dans ses enquêtes policières. Il vient d'ailleurs de balancer par la fenêtre un tueur en série. C'est à ce moment là qu'il se dirige sur une autre enquête où les cadavres commencent à s'amonceler. Pour l'aider, on lui impose une jeune inspectrice du FBI. Le partenaire de Jacob King n'aura alors de cesse, à défaut de faire autre chose, de lui vanter les mérites de son équipier légendaire !

Lancé avec NICO, réalisé par Andrew Davis, Steven Seagal devient une étoile filante du cinéma d'action le temps de quelques films. Le temps de se forger une image sur laquelle l'acteur continue de capitaliser de manière métronomique à raison de deux à trois métrages par an. Evidemment, Steven Seagal n'a plus les honneurs des grands écrans et la vedette brille surtout dans les rayonnages vidéo des supermarchés. Mais ne vous trompez pas, Steven Seagal reste, quelque part, une valeur sûre et ce même plus de quinze ans après son meilleur film, PIEGE EN HAUTE MER. Ainsi ses films sont non seulement distribués en DVD mais aussi en Blu-ray, des éditions en haute définition étant évidemment une preuve de la rentabilité du bonhomme. Parmi les derniers métrages de l'acteur, il y a donc KILLING POINT dont le titre original est en réalité KILL SWITCH. Dans les deux cas, KILLING POINT ou KILL SWITCH, bien malin sera celui qui réussira à trouver une autre signification que celle de placer un terme accrocheur sur la jaquette. Un titre qui claque comme un coup de fouet et annonçant un spectacle tendu. Toutefois, la tension, cela fait bien longtemps qu'elle se cantonne aux jaquettes des métrages de Steven Seagal. En tout cas, KILLING POINT a quelques trucs dans sa manche qui vont essayer de nous redonner espoir…

Steven Seagal assume seul l'écriture du scénario de KILLING POINT et va le produire dans le cadre de sa propre boîte, Steamroller Productions. Le métrage est donc écrit, produit et interprété par l'acteur et on pourrait être amené à se demander s'il s'agit d'un projet plus personnel. Mais ce n'est, bien sûr, pas la première fois que Steven Seagal œuvre à tous ces postes Toutefois, le scénariste Steven Seagal injecte dans son film une profondeur et quelques détails qui devraient amener son personnage vers des sphères auxquelles l'acteur n'est pas habitué. Affligé d'un traumatisme d'enfance, l'homme est donc une âme tourmentée pour laquelle la chasse aux tueurs en série est une façon de «résoudre» le meurtre, sans motif, de son frère jumeau. Un Jean-Claude Van Damme ou un Dolph Lundgren auraient essayé de se surpasser dans ce registre mais Steven Seagal aborde son personnage comme tout ceux qui l'ont précédé. Au plus, il scrute, l'œil vide, au-delà de la caméra pour transmettre toute sa détresse… Il faut être tout à fait honnête, KILLING POINT ne va pas s'appesantir sur les performances d'acteur de Steven Seagal et va surtout enquiller les séquences d'action en suivant une enquête lambda. A ce titre, on pourra noter une grande séquence dans un bar où Steven Seagal défonce la tête de quelques malfrats avant d'aller vider son flingue dans la rue. La pertinence de la séquence reste assez ténue sans oublier qu'en estourbissant ses interlocuteurs ou en les trouant de bastos, il n'obtient, au final, aucun nouvel indice. Peu importe puisque les spectateurs d'un film de Steven Seagal sont surtout là pour les cassages de bras et défouraillages en série.

Pourtant, KILLING POINT prend un curieux chemin puisqu'il essaie d'aller chasser sur les terres des SEVEN et autres films de tueurs de série inspirés de la même veine. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que l'acteur chasse le psychopathe puisqu'il enquêtait déjà sur un vrai timbré dans L'OMBRE BLANCHE. Etrangement, la psychologie du héros n'a pas beaucoup évolué. Entre un ancien agent des services secrets ou un homme meurtri par le meurtre de son frère jumeau, les méthodes n'ont pas beaucoup évolué. L'investigation se fraie surtout un chemin à coup de poing dans la gueule. A cet effet, une savante science du montage est mise en œuvre à coups de doublures et autres cadrages serrés pour camoufler les actuelles capacités martiales de l'acteur. Quel que soit le bout par lequel on prend KILLING POINT, on en revient assez vite à des séquences «musclées» : défenestrage, poursuites, fusillades et mandales. Reconnaissons néanmoins l'ajout de quelques séquences bien macho en amenant un antagoniste féminin qui vient épauler Steven Seagal dans son enquête. Jeune inspectrice du FBI, elle suit le héros autant pour l'aider dans son enquête que pour glaner des informations sur ce flic aux méthodes très expéditives. Car notre héros n'est pas là pour arrêter les tueurs en série mais plutôt pour les casser en petits morceaux. Le pire, c'est qu'il a raison de le faire puisque le métrage nous montre bien, comme toute bonne série B du genre, que la justice n'est pas à même de traiter les cinglés qui trucident des gens pour le plaisir ou de manière à suivre des plans ésoterico-obscurs. Dans KILLING POINT, on nous présente donc deux spécimens du genre aux motivations quelque peu différentes. Le premier est un dingue cédant à ses pulsions. Le second est un dingue persuadé d'accomplir des rituels magiques. Dans les deux cas, Steven Seagal apporte donc sa solution bien à lui au travers d'une colère froide et destructrice. Cela dit, l'homme n'est pas violent par nature, ses opposants le poussent le plus souvent dans ses derniers retranchements. La recette n'est pas nouvelle puisqu'elle perdure depuis son tout premier film. Quand Steven Seagal demande gentiment à un malfrat ou à un tueur en série de coopérer, voire son chemin à un passant, on se moque de lui ou le menace ce qui mène à l'inévitable cassage de nez, bras ou rotules. Cette fois, le personnage de Steven Seagal a, en tout cas, toutes les raisons de vouloir défoncer du tueur en série en souvenir de son frère (à la tienne). La part d'ombre du personnage culmine lors de la toute dernière séquence qui ouvre une porte vers un scénario original totalement inexploité (non développé ?) avant de la refermer aussi tôt sur le générique de fin. Le héros ne serait donc pas aussi droit que prévu et cela expliquerait aussi pourquoi, en plein milieu du film, lorsqu'une jeune femme appétissante en nuisette vient lui demander une nuit d'amour, il l'envoie paître sous prétexte qu'il a du boulot. Elle n'est d'ailleurs pas la seule à craquer pour Steven Seagal soit pour son physique ou bien simplement car il est à même de défoncer trois malfrats d'un coup dans un bar glauque. C'est aussi ça, l'apanage des vedettes !

Produit au Canada, le métrage va mettre à l'écran des acteurs en grande partie recrutés sur place. Par contre, le métrage se paie des guest stars musicales, Steven Seagal étant lui-même depuis quelques années guitariste et chanteur. En tête, on trouve donc Isaac Hayes, que l'on ne présente pas, venant faire plus acte de présence qu'autre chose dans le rôle d'un médecin légiste. Pour jouer le partenaire policier du héros, le musicien de Blues Chris Thomas King risque de surtout garder bien avant son CV ses apparitions dans RAY ou O'BROTHER. Enfin, le chanteur de country Mark Collie prête sa trogne à l'un des tueurs en série. Il avait déjà joué aux côtés de Steven Seagal auparavant dans MENACE TOXIQUE. A priori, il ne joue pas de musique, en tout cas pas de manière professionnelle, mais on pourra aussi reconnaître Michael Filipowich qui incarne un tueur en série hallucinné et d'ailleurs compositeur pour un groupe de métal dans le film. Sa prestation s'avère bien plus sobre que celle qu'il avait pu donner d'un autre psychopathe dans la série CHARLIE JADE. Notons, pour finir, que le film est réalisé par Jeff King, réalisateur cantonné à la télévision qui se voit donc offrir une «porte de sortie» grâce à ce KILLING POINT. Le courant a du bien passer entre lui et Steven Seagal puisqu'il a ensuite mis en boîte un autre métrage pour le compte de l'acteur. Mieux, il est passé à la vitesse supérieure en dirigeant le catcheur Steve Austin qui devrait, ce coup-ci, enfin atteindre les salles de cinéma (aux Etats-Unis) ! Pourtant, Jeff King, à moins qu'il n'ait pas assumé le montage final du film, fait de drôle de choix en répétant à plusieurs reprises et sous plusieurs angles une simple séquence théoriquement spectaculaire. Le procédé est directement hérité des années 80, voire des séries télévisées d'action de la même période. Si le bilan de ce texte semble très pessimiste, il faut relativiser un peu car nous gardons une certaine nostalgie de Steven Seagal qui empêche de détester le bonhomme.

Le DVD édité par Seven 7 présente KILLING POINT dans son format original avec un transfert 16/9. Pas vraiment de souci, l'image est retranscrite de manière très satisfaisante et rien ne viendra distraire le spectateur de l'action. Deux pistes en Dolby Digital 5.1 sonorisent le film, au choix entre la version originale sous-titrée ou le doublage français. Pas de quoi s'enthousiasmer outre mesure sur la qualité sonore, c'est de la piste 5.1 basique et honnêtement faite.

En supplément, on trouve une Featurette promotionnelle où l'on revient sur le personnage très fouillé de Steven Seagal à coups d'interviews du réalisateur mais aussi des autres acteurs. On notera que Steven Seagal ne semble pas vouloir se séparer de sa guitare dès qu'il retourne dans sa loge. Une vingtaine de minutes, tout de même, qui passe finalement assez bien sans que l'on ne soit dupe des discours des uns et des autres. Enfin, le disque contient aussi des bandes-annonces dont celle de KILLING POINT.

Rédacteur : Antoine Rigaud
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Steven Seagal
On n'aime pas
C'est pas glorieux quand même.
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L'édition vidéo
KILL SWITCH DVD Zone 2 (France)
Editeur
Seven 7
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h32
Image
1.85 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Français
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