Header Critique : ILS SONT PARMI NOUS (THEY ARE AMONG US)

Critique du film et du DVD Zone 2
ILS SONT PARMI NOUS 2004

THEY ARE AMONG US 

Daniel, fils de bonne famille d'une banlieue américaine sans histoire, est sur le point d'avoir 18 ans. Un événement d'apparence banal qui engendre une excitation particulièrement étrange chez ses parents. En outre, ces derniers cachent de plus en plus maladroitement le culte qu'ils portent à une sorte de boite camouflée dans la maison. Daniel, aidée de ses amis, va découvrir l'emplacement de cette fameuse boite. Son contenu n'a malheureusement rien d'humain. De là à dire que ses parents font partie d'une confrérie extra-terrestre belliqueuse visant à conquérir la Terre en infiltrant les classes moyennes, il n'y a qu'un pas !

ILS SONT PARMI NOUS est une nouvelle production télévisuelle de la chaîne Sci-Fi Channel, qui avait initié une collection de films à petit budget pour une diffusion en exclusivité sur son antenne (avant une diffusion plus large en DVD). Après s'être attaqué entre autres au mythe du vampire (voir notre critique du fumeux LA SECTE DES VAMPIRES de Richard Brandes), Sci-Fi poursuit ses méfaits en traitant de l'invasion extra-terrestre «en sous-marin» via une ratatouille narrative recyclant moult poncifs issus de L'INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURES ou encore L'INVASION VIENT DE MARS, voire même du déjà bien ratatouillesque LES MAITRES DU MONDE de Stuart Orme avec Donald Sutherland et Keith David.

Si le scénario a été visiblement écrit à côté de la photocopieuse, ILS SONT PARMI NOUS s'entoure malgré tout de solides professionnels pour faire passer la pilule. A la mise en scène, nous retrouvons le vétéran Jeffrey Obrow, un artisan carré bien que peu prolifique : six films en plus de vingt ans dont THE KINDRED, co-réalisé avec son ancien complice Stephen Carpenter, et présenté en sélection officielle en 1987 à Avoriaz. Production télé oblige, ILS SONT PARMI NOUS brasse un casting majoritairement issu du petit écran avec néanmoins quelques «stars» en guise de point de repères. On reconnaîtra l'ancien top modèle Hunter Tylo (devenu depuis la reine des soaps et du botox), Bruce Boxleitner (superstar des séries du dimanche après-midi comme FRANK, CHASSEUR DE FAUVES, LES DEUX FONT LA PAIRE ou BABYLON 5, mais aussi héros de TRON), Alison Eastwood (la fille de qui vous savez), ainsi que le regretté George «Buck» Flower (comédien récurrent chez John Carpenter) pour qui c'est la dernière apparition à l'écran.

A l'instar de LA SECTE DES VAMPIRES, ILS SONT PARMI NOUS n'a aucune ambition d'originalité pour la simple et bonne raison qu'il s'adresse à un public jeune n'ayant que peu d'antécédent avec le fantastique. La séduction du spectateur adolescent est particulièrement ostentatoire dans la peinture du trio principal du film (Daniel, sa petite amie et son meilleur copain). Les trois compères s'angoissent face à l'inexorabilité du temps qui passe (bientôt 18 ans, le début de la sénilité !) et surtout du comportement envahissant et souvent stupide de cette frange de la population que l'on appelle communément «les parents». Alors que l'on croit s'endormir devant un épisode de DAWSON, Daniel et ses amis découvrent que l'heure est grave : des larves aliens investissent les corps de nos honnêtes concitoyens. Heureusement que ces derniers croisent par hasard Finley, une dure à cuir (normal, c'est la fille de Clint Eastwood) qui a juré de «botter le cul» de ces «salopards» d'envahisseurs.

Si l'idée d'un alien qui prend possession du corps humain est bien pratique pour économiser sur le budget des effets spéciaux, il a le net désavantage d'être franchement peu spectaculaire. ILS SONT PARMI NOUS s'autorise quand même quelques dérapages en imaginant que les larves extra-terrestres, une fois dans le corps hôte, décideraient de reprendre leur véritable forme. C'est alors que le novice Chad Washam entre en jeu pour nous concocter des créatures au look très «ghouls venu de l'espace» (la preuve, elles ont la peau bleue cendrée !). Le final s'autorise même l'apparition d'un über-alien, un gros tas à l'articulation rouillée possédant une gueule gigantesque. Une sale bête que Bruce Boxleitner (humain complice de l'invasion) combattra finalement à coup de fusil en pleine gueule et de mots doux : «touche pas à mon fils, sale fils de pute !». Nous sommes ici en plein décalque du final de ALIENS de James Cameron, où Sigourney Weaver défendait sa "progéniture" (par procuration) avec la même fougue linguistique.

Il n'y a donc pas grand-chose à sauver de ce ILS SONT PARMI NOUS. La fadeur de l'histoire et la sensation de «déjà-archi-vu» ne permet aucune implication quelle qu'elle soit (on ne compte plus les emprunts fait à gauche à droite, comme un gobage de souris tout droit pompé sur la série V, LES VISTEURS). C'est d'autant plus dommage que le téléfilm est cependant emballé avec beaucoup de savoir faire. L'interprétation est globalement d'un bon niveau, la photographie et la mise en scène sont vraiment soignées pour une production de ce calibre. Seuls certains décors et maquillages trahissent le fond du porte-monnaie. Le visionnage est-il pour autant conseillé ?

L'édition DVD exploitée chez nous ne fait pas particulièrement d'étincelles. L'image, bien qu'elle soit au format et de bonne tenue, n'est pas anamorphosée pour le 16/9ème. Le disque propose en outre des mixages en stéréo ou en Dolby Digital 5.1 en version originale ou doublée. Production télé oblige, le mixage multicanal (conçu pour le DVD) est particulièrement sous exploité ce qui n'étonnera finalement personne. Les bonus se limitent à une seule bande-annonce, là ou le disque américain proposait une courte featurette sur les maquillages et un commentaire audio du réalisateur et de l'équipe.

ILS SONT PARMI NOUS ! Le «ils» correspondant aussi bien aux extra-terrestres qu'aux clichés recopiés sans le moindre embarras. Sci-Fi Channel ne cherche visiblement pas à contenter les amateurs du genre mais à élargir le cercle de ses initiés en flattant les jeunes spectateurs n'ayant pas encore pris connaissance des œuvres phares du genre. En termes marketing, on appelle ça «prospecter de nouvelles diversifications de cibles target potentielles». En termes cinéphiliques, on appelle ça «se faire gentiment chier » !

Rédacteur : Eric Dinkian
Photo Eric Dinkian
Monteur professionnel pour la télévision et le cinéma, Eric Dinkian enseigne en parallèle le montage en écoles. Il est auteur-réalisateur de trois courts-métrages remarqués dans les festivals internationaux (Kaojikara, Precut Girl et Yukiko) et prépare actuellement son premier long-métrage. Il collabore à DeVilDead depuis 2003.
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Routinier et peu inspiré
Image non anamorphosée et bonus manquant
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L'édition vidéo
THEY ARE AMONG US DVD Zone 2 (France)
Editeur
Free Dolphin
Support
DVD (Simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h37
Image
1.85 (4/3)
Audio
English Dolby Digital 5.1
English Dolby Digital Stéréo
Francais Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
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