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Critique du film et du DVD Zone 2
ANIMAL 2005

 

L'agressivité est un gène que l'on peut modifier. C'est la théorie d'un jeune scientifique qui, pour des raisons personnelles, se met en tête d'avancer dans ce domaine. Pour les besoins de ses recherches, il va rencontrer un tueur en série qui attend son exécution en prison.

Journaliste, Roselyne Bosch est amenée un jour à s'intéresser au cas de Christophe Colomb ce qui lui donne l'idée d'écrire un scénario sur le sujet. Aussi surprenant que cela puisse paraître, tout se met en place pour que ce premier scénario de Roselyne Bosch, adapté au cinéma, prenne de l'ampleur et devienne 1492 de Ridley Scott ! C'est sur ce tournage que la scénariste a commencé à écrire ANIMAL qui traînera pendant de nombreuses années durant lesquels elle écrira d'autres films. Faute de trouver un cinéaste pour porter son scénario à l'écran, Alain Goldman, producteur de tous les films sur lesquels elle a travaillé, lui propose de prendre elle-même en main le projet. Son premier film va alors devenir une coproduction européenne financée par la France, l'Angleterre et le Portugal avec une équipe sur le plateau tout aussi cosmopolite.

La vision de ANIMAL amène le souvenir de BIENVENUE A GATTACA. Les deux films partagent un point de départ commun à savoir les manipulations génétiques. Toutefois, le traitement des films d'Andrew Niccol et Roselyne Bosch sont très éloignés sur le fond. En fait, hormis cette similitude dans le sujet, c'est avant tout l'esthétique glacée et une mise en image élégante qui rapproche les deux films traitant un sujet de science-fiction de manière sérieuse. En d'autres termes, ANIMAL a de grandes qualités formelles qui seront d'ailleurs récompensé dans plusieurs festivals de cinéma fantastique.

ANIMAL est avant tout une relecture moderne du Dr. Jekyll & Mr. Hyde. Les expériences du savant inventé par Robert Louis Stevenson au XIXème siècle s'explique donc tout naturellement aujourd'hui grâce aux avancées technologiques dans le domaine de la génétique. Dans le film de Roselyne Bosch, le procédé est tout d'abord inversé ce qui fait d'ailleurs penser à CONTROL de Tim Hunter où un criminel très violent devient le cobaye d'une drogue à même de supprimer ses pulsions agressives. Dans ANIMAL, on nous présente un tueur en série sans aucun remord et qui a défrayé la chronique avant d'être arrêté. Il ne reste plus à notre jeune scientifique qu'à lui proposer discrètement de devenir cobaye humain de son expérience.

S'il est possible de transformer un être mauvais en homme bon, il est évident que l'on peut appliquer un traitement inverse. En partant de ce principe, ANIMAL place le spectateur devant un affrontement contrarié entre le bien et le mal. L'idée fort sympathique va malheureusement s'égarer. Dans la première partie du film, on découvre progressivement chacun des personnages et leurs motivations. L'histoire ambitieuse se met en place de façon fort réussie. Mais on déchante par la suite. En effet, l'intérêt du film et de son propos se dilue au fur et à mesure que le film avance. Ce qui démarrait comme un film de science-fiction ambitieux se perd donc en chemin pour aboutir à une résolution quelconque et surtout un final maladroit qui fait durement penser au David Banner de la série télévisée L'INCROYABLE HULK. De BIENVENUE A GATTACA à L'INCROYABLE HULK, le grand écart est vertigineux !

Ce brutal revirement qui nous fait passer du drame psychologique rigoureux au simple thriller nuit pas mal au sérieux de l'entreprise. C'est d'autant plus dommage que les personnages mis en place sont particulièrement bien travaillés comme cette relation qui lie le généticien, sa sœur et le tueur en série. Il en va de même pour un sujet, certes maintes fois rabâché, mais qui démarrait sous les meilleurs auspices dans cet ANIMAL. Autre souci, l'affrontement entre le personnage mauvais et le personnage bon s'avère des plus pauvres. Mais le film se pare tout de même de belles scènes tel que la rencontre entre le tueur en série et la sœur du scientifique qui se terminera de manière assez tragique. Le film contient aussi quelques idées bien vues mais pas forcément bien utilisées comme les masques de la fête foraine. Le bilan est finalement assez mitigé pour cet ANIMAL qui semble, lui aussi, tiraillé entre deux pôles incompatibles.

Pour un film aussi récent que ANIMAL, il n'y a aucune surprise quant à la qualité de retranscription de l'image sur cette édition DVD. Définition cristalline et couleurs solides pour replacer les images glacées du film sur votre diffuseur. Un joli transfert 16/9 au format cinéma respecté sur lequel on aura bien du mal à trouver des failles. En effet, la compression ne se fait quasiment jamais sentir tout au long du film.

Cette coproduction européenne a rassemblé des personnes d'horizons et langues diverses. Mais, lorsque vous voulez exporter un film de nos jours, il est préférable de le tourner en langue anglaise. C'est donc le cas de ANIMAL dont la version originale n'est pas le français mais bel et bien l'anglais. De manière à profiter du travail des acteurs que l'on voit à l'écran, plus particulièrement Diogo Infante, il apparaît logique d'opter pour les pistes anglaises déclinées au choix en stéréo ou Dolby Digital 5.1. Le disque propose tout de même un doublage français décliné dans les mêmes formats. Comme pour l'image, la qualité est au rendez-vous et on peut d'autant mieux apprécier la belle partition musicale du film.

Les suppléments de cette édition DVD se sépare rapidement en deux. Vous allez pouvoir visionner la bande-annonce mais en langue française seulement. Vous aurez par contre le choix de la langue en ce qui concerne le documentaire «Journal d'un premier film». Ce segment vidéo d'un peu moins d'une heure peut donc être visionné avec une narration en français ou en anglais (Roselyne Bosch assurant les deux). Ce documentaire n'a rien du produit promotionnel auquel on est habitué et se suit sans ennui jusqu'au bout. Il permet de découvrir l'envers du décor selon le point de vue de la réalisatrice qui partage ses sentiments, par toujours d'une grande humilité, quant aux situations que l'on peut découvrir. L'un des meilleurs passages concerne la réticence des acteurs au moment de tourner une séquence intime. C'est un véritable documentaire qui permet de mettre en lumière le travail de réalisation d'un film. Avec seulement une bande annonce et un documentaire, cette édition DVD prouve en tout cas que le nombre de suppléments ne remplace pas la qualité de ces derniers.

ANIMAL n'est pas un film parfait. Il est bourré de qualités qui s'étiolent face à ses défauts durant le visionnage. Pour son premier film en tant que réalisatrice, Roselyne Bosch livre, en tout cas, un film de science-fiction européen qui n'a rien à envier, techniquement, à ce que peut produire Hollywood. Le scénario aurait tout de même mérité d'être plus travaillé quant au traitement apporté à la fin du récit pour obtenir un métrage beaucoup plus réussi.

Rédacteur : Antoine Rigaud
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635 critiques Film & Vidéo
2 critiques Livres
On aime
De la science-fiction sérieuse
Mise en image élégante
On n'aime pas
Un final très quelconque
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L'édition vidéo
ANIMAL DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h38
Image
2.35 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
English Dolby Digital Stéréo Surround
Francais Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital Stéréo Surround
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Journal d'un premier film (54mn30)
    • Bande-annonce
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