Header Critique : SHARK ATTACK III

Critique du film et du DVD Zone 2
SHARK ATTACK III 2002

 

Un requin mangeur d'hommes sème la terreur au large du Mexique. Ben, chargé de surveiller une plage touristique, découvre que le monstre est en fait le rejeton d'une race de requins préhistoriques : le Charcarocles Megalodon !

Dans la foulée des JURASSIC PARK, plusieurs films catastrophe mettant en scène des monstres gigantesques, restitués si possibles en images de synthèse, se sont succédés sur les écrans. Cette tendance a été encore confortée par le succès assez étonnant d'ANACONDA. Des projets plutôt ambitieux se mettent en place dans la seconde moitié des années 1990, comme le GODZILLA de Roland Emmerich, PEUR BLEUE de Renny Harlin, KOMODO de Michael Lantieri, ou LAKE PLACID de Steve Miner. Des petites compagnies décident de s'attaquer à ce créneau, comme Nu Image.

Cette dernière va mettre en scène tout un petit bestiaire, dans des séries de films à petits budgets, destinés à être rapidement écoulés sur le marché de la vidéo et de la télévision. Y passent : les araignées (SPIDERS et SPIDERS II) ; les rats (RATS) ; les pieuvres (OCTOPUS et OCTOPUS II) ; les crocodiles (CROCODILE et CROCODILE II) ; et surtout les requins, dans la série-vedette de la firme : SHARK ATTACK. Ce cycle arrive vaillamment à son troisième volet...

On trouve, parmi les réalisateurs oeuvrant régulièrement pour Nu Image, quelques vétérans. Le cas le plus célèbre est sans doute celui de Tobe Hooper, responsable de CROCODILE. Cette compagnie a accueilli d'autres noms relativement connus, comme Tibor Tabaks (THE GATE) ou Sam Firstenberg (AMERICAN WARRIOR). SHARK ATTACK III est justement réalisé par un metteur en scène du même style : David Worth (déjà responsable de SHARK ATTACK II), qui oeuvre depuis plus de vingt ans dans le cinéma d'action à petit budget (LE CHEVALIER DU MONDE PERDU, qui est aussi une oeuvre de science-fiction ; CHAIN OF COMMAND (titre vidéo), avec Michael Dudikoff, déjà sorti en DVD en France...). Pour des raisons d'économie, SHARK ATTACK III est tourné en Bulgarie (comme d'autres productions Nu Image récentes : RATS, ALIEN HUNTER...). Le casting ne compte que trois comédiens anglo-saxons (qui ne sont pas franchement des célébrités), tandis que le reste des comédiens a été recruté sur place.

Ben Carpenter, gardien d'une plage attenante à un grand hôtel mexicain, découvre une étrange dent de requin en y faisant de la plongée sous-marine. Il reçoit la visite de Cataline, une biologiste spécialisée dans l'étude de la vie sub-aquatique, qui prétend pouvoir identifier l'espèce précise du dangereux poisson. Quand le monstre se met à dévorer des plaisanciers, elle finit par avouer à Ben qu'elle est en fait une paléontologue, et que le requin en question est le survivant d'une race supposée éteinte depuis la préhistoire : le gigantesque Megalodon...

Si les précédents épisodes montraient des requins traditionnels, SHARK ATTACK III préfère, de son côté, mettre en scène un sélacien préhistorique de taille gigantesque : le Megalodon. Toutefois, les dirigeants de Nu Image n'ont pas trouvé cette idée tous seuls. En effet, le roman "Megalodon" de Steven Alten décrivait déjà les ravages commis par un tel monstre marin, proposant ainsi un récit oscillant entre LES DENTS DE LA MER et JURASSIC PARK. Les studios Disney avaient même envisagé d'en faire une adaptation cinématographique officielle, mais elle tomba à l'eau suite aux résultats jugés décevants de films comme GODZILLA ou PEUR BLEUE. Divers projets sur le même sujet ont aussi été annoncés, parmi lesquels SHARK HUNTER de Matt Codd et SHARK ATTACK III.

Ce film reprend à l'identique de nombreux éléments rencontrés dans la série LES DENTS DE LA MER : séparation en deux parties (attaque d'une station balnéaire / contre-attaque des humains) ; requin s'en prenant d'abord à des nageurs isolés, puis à une plage bondée de touristes ; personnages antipathiques préférant favoriser leurs intérêts personnels plutôt que la sécurité des nageurs... Autant de motifs qui, à force d'avoir été resservis à toutes les sauces depuis bientôt trente années, sont devenus des clichés exaspérants. Les "trucages" sont totalement à côté de la plaque. Alors que le sujet promet des séquences spectaculaires, il faut se contenter d'extraits de documentaires animaliers (certains plans étant même réemployés dans plusieurs scènes), ou de modèles quasi inanimés. Le pire reste tout de même les incrustations censées rendre le "gigantisme" du Megalodon, qui relèvent plus du bricolage que d'autre chose. Enfin, quelques images de synthèse assez basiques proposent une ultime séquence "époustouflante".

Les scènes d'action ne sont guère rendues plus crédibles par une réalisation très faible, alignant les raccords incohérents dans une confusion pénible à démêler (l'agression de la jeune femme au parachute en est un bel exemple). Ajoutons à cela une interprétation globalement médiocre, des dialogues aussi crétins que vulgaires, et SHARK ATTACK III est prêt à être diffusé sur les chaînes "pay-per-view" du câble, ou bien déposé tel quel sur les rayonnages des vidéo-club et dans les bacs à soldes des grandes surfaces...

Certes, il faut bien reconnaître que certaines incohérences, lignes de dialogue et autres effets très "spéciaux" provoquent, de loin en loin, la franche hilarité du spectateur. Au chapitre des rares qualités qu'on peut trouver à SHARK ATTACK III, il faut encore souligner une relative générosité en matière de semi-nudités. Las, c'est tout de même l'ennui qui finit par l'emporter devant ce produit bâclé sans entrain.

SHARK ATTACK III a déjà été proposé en DVD dans divers pays, toujours dans des éditions réputées assez pauvres. Le voici qui sort en France, d'abord à destination du marché locatif.

Le film est proposé au format 1.77 (avec option 16/9), comme aux USA, ce qui, de nos jours, est un cadrage courant pour un film destiné à la télévision et la vidéo. Toutefois, on remarque certaines erreurs de cadrage, peut-être imputables à la réalisation nonchalante du film... La qualité de l'image est passable, avec une définition assez grossière et une gestion de la lumière et des couleurs sans éclat. La compression est globalement discrète, même si quelques plans ont tendance à virer à la bouillie numérique. Certains stock-shots sont très granuleux et / ou pixélisés. Enfin, on remarque quelques saletés par ci, par là, ce qui n'est pas extrêmement gênant, mais surprend tout de même pour une oeuvre aussi récente.

La bande-son est proposée en français stéréo, avec un doublage lamentable et un mixage d'une rare pauvreté. La bande-son originale n'est pas disponible, ce qui est tout de même dommage, d'autant plus qu'elle est réputée très savoureuse (les personnages mexicains s'exprimant avec un fort accent bulgare) et graveleuse. Ainsi, une réplique, déjà célèbre outre-atlantique, est très affadie dans sa traduction francophone : alors que, en anglais, le jeune premier propose à sa dulcinée de passer la soirée chez elle afin, éventuellement, de lui "bouffer la chatte" ("eat your pussy", littéralement), il se contente, en VF, de lui offrir de la "raccompagner chez elle"...

En terme de bonus, on ne trouve qu'une bande-annonce...

Bref, pour cette production emballée à la va-vite, Free Dolphin s'est contenté de n'assurer que le strict minimum...

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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L'édition vidéo
SHARK ATTACK 3 : MEGALODON DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h30
Image
1.85 (16/9)
Audio
Francais Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Aucun
  • Supplements
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