Header Critique : TOTEN AUGEN DES DR. DRACULA, DIE (OPERATION PEUR)

Critique du film et du Blu-ray Zone B
DIE TOTEN AUGEN DES DR. DRACULA 1966

OPERATION PEUR 

En pleine vague de l'horreur gothique italienne qu'il initia en 1960 avec LE MASQUE DU DEMON, Mario Bava frappe un grand coup avec OPERAZIONE PAURAOPERATION PEUR»). Sorti courant 1966 en Italie, avec des couleurs flamboyantes et une épouvante serrée, il apparut en Allemagne sous un titre trompeur : DIE TOTEN AUGEN DES DR. DRACULA («Les yeux morts du dr Dracula (!) ), et aux USA en 1968 avec, entre autres, KILL, BABY, KILL… pour rester scandaleusement inédit au cinéma en France. Le film bénéficie d'un luxueux traitement chez l'éditeur allemand Koch Media, vers qui je me suis tourné pour redécouvrir le film en HD. Si la qualité du film reste insurpassable, celle de son support ne lui fait par contre vraiment pas honneur. Explications.

Au coeur du XIXe siècle, le Dr Paul Eswai (Giacomo Rossi-Stuart) arrive dans un village des Carpathes afin de pratiquer une autopsie sur une jeune femme récemment morte empalée. Avec l'aide d'une infirmière (Erika Blanc) il découvre entre autres une pièce d'or enfoncée dans le coeur par une sorcière locale (Fabienne Dali)… ainsi qu'une peur panique du fantôme d'une jeune fille nommée Melissa (Valerio Valeri), terrorisant celles et ceux qui l'aperçoivent. Un village hanté aux prises avec des croyances qui va cristalliser sa haine du Docteur, souhaitant exhumer les précédents cadavres des morts récentes.

Visuellement parlant, Bava poursuit son exploration entamée avec ses élans gothiques flamboyants. Un prolongement évident du travail effectué sur LES 3 VISAGES DE LA PEUR, ou certaines scènes se répondent en écho. Comme La Baronne Graps (Gianna Vivaldi) dans sa chambre, réplication de la chambre du sketch de « La Goutte d'eau ». Il affine et prolonge son approche stylistique déjà bien installée depuis les élégies structurelles des 3 VISAGES DE LA PEUR. Des décors nocturnes nimbés de brume, des visages inquiets derrière une vitre sale, des sources de lumières posées aux endroits stratégiques du cadre et une vision architecturale de la mise en scène. Une peur qui couve! Très géométrique dans son élaboration, respectant les règles du 2/3 -1/3 de la composition d'image et arrosant les parties respectives de couleurs spécifique. Des points de fuite vers le fond de l'image créant une profondeur de champ inattendue, des tourbillons créés à partir de plongée/contre plongées vertigineuses d'escaliers en colimaçons, arrosés de différentes couleurs à chaque étage. Véritable maestria : une démarche que des auteurs comme Luigi Bazzoni (pour JOURNEE NOIRE POUR LE BELIER) ou encore Paolo Cavara (…E TANTE PAURA) reprendront à leur compte. Une véritable topographie de l'épouvante à travers les lieux emprunts de mystère. Tout en maintenant une caméra étrangement mobile, comme le silence dérangé par des lamentations qui hantent l'obscurité.

Bava s'amuse, également, avec les mythes rattachés aux thèmes du film. Le fantastique, l'ésotérisme, la sorcellerie, la mort qui rôde… les 4 porteurs de cercueil qui traversent l'écran ) plusieurs reprises prêtent plus à rire qu'autre chose. Cette ballade mortuaire à travers le monde des vivants ne serait-elle qu'un vilain cauchemar? Où se débat justement un homme de science aux prises avec un réel qu'il ne saisit pas - au point de courir encore et encore à travers une même pièce, qui se répète à l'infini comme un morceau repris de l'épisode "The House That Jack Built" de la série CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR.

Concernant la musique,  Mario Bava semble faire à nouveau appel à Carlo Rustichelli. Cependant, le budget relativement bas, le tournage stoppé par manque d'argent font appel au système D. Certains morceaux de 6 FEMMES POUR L'ASSASSIN et de LES 3 VISAGES DE LA PEUR seront donc réutilisés au gré de certaines scènes. On y trouve également des morceaux composés par Armando Trovajoli (la berceuse) ou encore Francesco de Masi (pour la scène finale), entre autres.

On trouve également quelques traits de ressemblance à quelques films nimbés d'horreur de ces mêmes années. Hormis les propres références de Mario Bava, quelques peu adoucies en matière de violence éruptive et graphique. Des relents de LA MAISON DU DIABLE de Robert Wise ou des  oeuvres antérieures des deux co-scénaristes (CIMETIERE POUR MORTS-VIVANTS, dont certains thèmes se retrouvent). L'influence de la Hammer sur la scénographie, on songe quelque peu à l'INVASION DES MORTS-VIVANTS sorti la même année. mais il s'agit surtout de l'héritage laissé par le film qui intéresse surtout aujourd'hui. Comme si OPERAZIONE PAURA généra une matrice dont certains auteurs puisèrent sans vergogne leur inspiration. La descendance la plus évidente pointe vers SUSPIRIA de Dario Argento, couleurs et environnement sonore compris, mais on pourra pointer SHINING, la structure et l'ambiance de SLEEPY HOLLOW de Tim Burton, L'ENFANT DU DIABLE de Peter Medak, jusqu'aux confins finaux de TWIN PEAKS. La liste s'allonge intensément, y compris au sein de l'oeuvre de Bava. Qui trouvera des résonances dans BARON BLOOD ou même LISA ET LE DIABLE. Voulu ou pas, Max Lawrence (Luciano Catenacci, aussi producteur du film et Bourgmestre ici) ressemble étrangement à Telly Savalas… et le concept de distorsion de l'image et du réel se trouve magnifié dans ce film avec Elke Sommer. OPERAZIONE PAURA demeure depuis 52 ans une oeuvre importante, séminale. Bava est un génie de la lumière, un surdoué de l'explosion de couleurs gothiques savamment orchestrées (et jamais gratuites), un maitre du clair obscur au diapason de la manipulation de la réalité. Le vrai peintre de l'image et de l'imaginaire qui donne ici un de ses films les plus évocateurs et mystérieux.

Sur la papier, l'édition allemand lancée par Koch Media a tout pour plaire et allécher le public. Un magnifique coffret 3 disques s'ouvrant en triptyque. Luxueux visuel, gorgé de couleurs gothiques, avec un livret (en allemand seulement) glissé dans la partie intérieure gauche. Le tout avec un fourreau cartonné annonçant le relais à la collection Mario Bava.

Le premier disque est un Blu Ray 50, codé région B, en 1080p/AVC. Nous sommes accueillis pendant 33 secondes par Erika Blanc qui présente le film. Ensuite, un menu simple d'accès, agrémenté de la musique du maestro Rustichelli, avec des accès film, chapitres (16 chapitres aux accents délicieusement gothiques, une très belle chose), langues et films annonce. Pour les bonus, comme il est très souvent de coutume en Allemagne, il faudra se diriger sur le 2 disque, hélas en format DVD. On y revient juste après. La durée complète est de 83mn27, au format 1.85:1

Pour le visuel, c'est carrément la déconfiture. Il s'agit tout d'abord d'une copie venant clairement d'outre-Rhin, avec un générique et un titre (DIE TOTEN AUGEN DES DOKTOR DRACULA) allemands. Il y a du grain original pour sûr, mais ça fourmille sévère sur l'écran. Des contrastes poussés aux extrêmes qui donnent des bleus chromés, des verts parfois phosphorescents… même la chevelure impeccable de Giacomo Rossi Stuart se trouve affublé de reflets verdâtres. Les rouges percent l'écran, les orangés tournent à la bouillie visuelle… affreux. Pire encore, la définition est médiocrissime, le sens des détails ne transparait que très peu. Voir le plan américain sur Giacomo Rossi-Stuart à 5mn25. Le seul à véritablement sauver: un gros plan sur Nadine (Micaela Esdra) effrayée sur son lit. On garde une sale impression de master moche, proche de la SD portée en HD.

Le choc reste particulièrement rude lorsqu'en regardant l'un des bonus (l'interview de Lamberto Bava), on aperçoit des extraits provenant d'une autre source, le Blu Ray italien. Et là, on assiste aux yeux écarquillés à la qualité évidente: contours précis, couleurs moins criardes, une vraie définition des décors, aucun flou. On se demande vraiment par quels stades de fumette de moquette sont passés les responsables de ce Blu Ray allemand, qui indique que l'ensemble a été élaboré à partir de l'internégatif.. Même le film annonce italien possède une meilleure définition. Et il n'y a qu'à regarder également le DVD français paru il y a juste 12 ans pour constater un meilleur rendu!

La galette offre par ailleurs trois doublages différents, au format LPCM 2.0 stéréo. Tout d'abord la version originale italienne. Le doublage allemand apparait le plus clair, notamment au niveau de l'environnement sonore, les bruitages : ils se détachent plus clairement de l'ensemble de la piste sonore que ses deux autres comparses. Quant au doublage anglais, c'est le plus faible du lot qualitativement parlant. Un souffle permanent, des sons provenant d'un ensemble groupé, sourd, aux éléments atmosphériques qu'on peine à reconnaitre - surtout par rapport à la clarté de la piste teutonne. Pire encore, les soupirs et lamentations sous-tendant les dialogues de Fabienne Dali (à parti de 78mn) et construisant cette atmosphère parfaite de tristesse et épouvante mélangées…ont été oblitérés du doublage anglais! Des sous-titres allemands optionnels complètent le tableau.

Une autre piste sonore permet d'entendre un commentaire audio en anglais non sous-titré par Tim Lucas, spécialiste de Mario Bava. Rien de neuf. Il s'agit d'un commentaire refait et contenant de nouveaux éléments par rapport à celui présent sur le DVD Z1 sorti chez Dark Sky Films en 2007. Toujours passionnant sur les éléments thématiques présents, l'histoire de la production du film et les détails curieux, comme la superstition sur les hiboux (!) que supposément Bava développa peu après - selon Alfred Leone. Le tout emprunt d'une certaine poésie dans les propos. Très respectueux hommage.

L'ensemble des interviews rassemblées pour l'occasion se trouve sur un DVD à part. Dommage pour celles tournées en HD… l'ensemble se trouve en langue italienne avec sous-titres optionnels allemands. De ce fait, il vous faudra être italianophile et amateur de la langue de Goethe! Pour commencer, un court segment d'une dizaine de minutes, c'est au tour de Lamberto Bava de faire part de son expérience, puisqu'il fut l'assistant de son père sur le tournage. Opéré par Federico Caddeo pour le compte de Freak-O-Rama, que nous connaissons bien, puisqu'il a réalisé nombre de bonus pour certaines éditions françaises du Chat qui Fume et Artus Films. Véritable mitraillette vocale, Lamberto Bava égrène ses souvenirs de tournage où il assista son père. Sur le travail de répétition avec l'acteur/producteur du film, le tournage frigorifiant pendant l'hiver 1965, l'histoire derrière le choix de l'acteur pour le rôle de Melissa, l'amitié entre Fellini et son père et la redécouverte de ses oeuvres par la critique d'aujourd'hui alors qu'il fut longtemps ignoré voire méprisé… un voyage fantastique à travers la mémoire du cinéma des années 60 -avec ce grande malice qui caractérise toujours les interventions de Lamberto Bava sur son père

Ensuite, un entretien avec Erika Blanc, qui confesse, confirme et appuie son amour pour les films d'horreur! Ce qui tranche assez avec nombre d'actrices oeuvrant pour le genre, confessant généralement l'inverse… beaucoup d'authenticité, de joie de vivre, de souvenirs précis et de respect pour le réalisateur. On sent l'actrice qui joue avec la caméra, d'une fraîcheur toujours présente. Un vrai plaisir à écouter, même si, malheureusement, l'interview n'est pas d'une originalité folle. Mais on sent qu'elle a envie de se lâcher (ce qui arrive après le générique final, entonnant en français (!) «Le Telefon» de Nino Ferrer!

Une autre interview avec Erika Blanc se retrouve ici. Reprise de l'édition DVD précédente de chez Anolis, et donc ayant été tournée il y a quelques années. Une conversation de près d'une demi-heure, faisant un tour d'horizon de sa carrière, son travail sur OPERAZIONE PAURA, le parallèle entre le travail de Bava père et Bava Fils, puisqu'Erika a tourné dans BODY PUZZLE en 1992. Quelques travers maladroits de l'interviewer (on sent une coupe brutale près de la moitié), indiquant tout d'abord qu'Erika Blanc n'est pas connue en Allemagne (à son étonnement)… puis mentionnant qu'elle est l'héroïne de LA MARQUE DU DIABLE, film «culte en Allemagne»… à l'agacement d'Erika Blanc, notant la contradiction flagrante dans les propos. Couvrant également son arrivée au théâtre, pendant près de 20 ans et son retour devant les feux du cinéma avec TABLEAU DE FAMILLE de Ferzan Ozpetek en 2001. Et l'impact considérable que cela eut sur sa carrière et le regard de spectateurs jeunes qui ne la connaissaient pas.

Enfin, ce voyage au coeur de l'opération peur, une belle interview de Micaela Esdra, sur près de 32mn. Un superbe retour sur sa riche carrière, de ses débuts dans le doublage à l'age de 10 ans et son arrivée dans le monde du cinéma avec LA FLEUR DE L'AGE (avec Geneviève Bujold), de la télévision et du théâtre. Une carrière discrète aux yeux des spectateurs (à peine une vingtaine de films). Mais surtout, une mise en image superbe de la part de Federico Caddeo, qui tranche considérablement avec la qualité moindre du segment avec Erika Blanc. Après 7mn, c'est l'historien du cinéma Fabio Melelli qui apporte ses précisions sur le film et le style Mario Bava. En fait, l'interview fera des aller/retours en les deux intervenants (alors que non annoncé en amont), sans réelle logique. Micaela Esdra se souvient de Bava comme un être d'une grande douceur et d'un grand respect envers les acteurs, avec exemples à l'appui. D'un strict point de vue structurel, cette alternance d'anecdotes et d'analyse ne fonctionne pas vraiment. La voix douce, sereine de l'actrice, ses souvenirs («Erika Banc : une splendeur») et son humilité sont brutalement interrompues par les interventions au ton radicalement différent de l'historien. Ainsi que la différence de la prise de son très brute - dans une salle de restaurant de l'Hotel Quirinale de Rome, avec le personnel qui s'affaire à mettre les tables, bruits de couverts y compris! Ceci ne remet pas en cause la pertinence de son analyse, quoique son commentaire sur la musique de Rustichelli apparait pompeuse et incomplète…. mais formellement, ce segment apparait déséquilibré et moins soigné qu'à l'habitude. Le Blu Ray se complète d'une partie suppléments. 3 films annonce en trois langues, dont celui en allemand qui apparait radicalement différent - appuyant clairement sur la présence d'un «Dr.Dracula» qui bien sûr n'apparait pas du tout dans le film! Aussi, 3 spots TV avec le triple programme US «CURSE OF THE LIVING DEAD (autre titre US d'OPERAZIONE PAURA)/FANGS OF THE LIVING DEAD et REVENGE OF THE LIVING DEAD», avec en toile de fond un malheureux spectateur devenu fou à lier après leur vision! Enfin, une riche galerie de 50 photos, permettant un voyage dans le temps à travers les affiches et photos d'exploitations italiennes, américaines et allemandes, agrémentée du Kit distributeur et autres photos de tournage.

Le 3e disque de ce digipack contient la version DVD Zone 2 du film, d'une durée complète de 80mn01, également au format 1.85:1 et 16/9e. A noter que le DVD français sorti chez Neo Publishing, lui aussi en 1.85:1 et 16/9, était d'une durée de 80mn05. Même contenu pour les langues et le sous-titrage que le blu ray, mais cette fois-ci au format Dolby Digital AC3 stéréo 2 canaux. A noter que la présentation d'Erika Blanc aura disparue en amont du menu, pour se retrouver dans la section bonus, contenant seulement les films annonces. Par ailleurs, le commentaire de Tim Lucas est absent du choix du menu ce DVD… mais en sélectionnant les pistes audio par le menu de votre lecteur, il est bien présent!Ce coffret à l'emballage très réussi se complète d'un livret de 16 pages en allemand, sur les auteurs et acteurs, production et distribution du film.

Au final, il s'avère que cette édition de chez Koch Media va décevoir celles et ceux qui espéraient une HD attractive. On assiste au final à un enterrement de seconde classe tant la HD reste laide. A vous dégouter du Blu Ray en général. Ce sont les suppléments qui donnent à ce joli coffret un minimum d'intérêt… en fait, le seul intérêt, hélas. Il faudra espérer que le Blu Ray qui se prépare aux USA chez Kino Lorber donne aux amateurs de frissons d'outre-tombe une copie digne pour cette OPERATION PEUR qui reste sans aucun doute l'un des tous meilleurs exemples d'épouvante élégante et intelligente. Encore aujourd'hui!

Rédacteur : Francis Barbier
Photo Francis Barbier
Dévoreur de scènes scandinaves et nordiques - sanguinolentes ou pas -, dégustateur de bisseries italiennes finement ciselées ou grossièrement lâchées sur pellicule, amateur de films en formats larges et 70mm en tous genres, avec une louche d'horreur sociale britannique, une lampée d'Albert Pyun (avant 2000), une fourchettée de Lamberto Bava (forever) et un soupçon de David DeCoteau (quand il se bouge). Sans reprendre des plats concoctés par William Friedkin pour ne pas risquer l'indigestion.
56 ans
1233 news
397 critiques Film & Vidéo
On aime
Un chef d’oeuvre de l’épouvante gothique
Les bonus riches
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Une copie HD repoussante
Des sous-titres seulement en allemand
Des bonus en SD (alors que presque tous tournés en HD)
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L'édition vidéo
OPERAZIONE PAURA Blu-ray Zone B (Allemagne)
Editeur
Koch
Support
Blu-Ray (Double couche)
Origine
Allemagne (Zone B)
Date de Sortie
Durée
1h23
Image
1.85 (16/9)
Audio
Italian DTS Master Audio Stéréo
English DTS Master Audio Mono
German DTS Master Audio Mono
Sous-titrage
  • Allemand
  • Supplements
    • Présentation du film par Erika Blanc (0mn33 italien avec st allemands)
    • Kill Bava Kill : Entretien avec Lamberto Bava (10mn50 - id)
    • Erika Im Angst : entretien avec Erika Blanc (10mn33 - id)
    • Interview mit Erika Blanc (28mn05- id)
    • Melissas Geist - Entretien avec Micaela Esdra (31mn41 - id)
    • Galerie photos
      • Films annonce
      • Kill Baby Kill (2mn24)
      • Operazione Paura (2mn24)
      • Die Toten Augen Des Dr. Dracula (2mn28)
      • Spot TV « ORGY OF THE LIVING DEAD » (1mn33)
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