Header Critique : THE BABY (DEVIL'S DUE)

Critique du film
THE BABY 2014

DEVIL'S DUE 

Sam et Zach McCall nagent en plein bonheur, ils viennent de se marier et s'envolent pour une destination de rêve où ils vont passer leur lune de miel. Zach ne perd pas une miette de tous ces instants de façon à conserver intact leurs souvenirs. Pour cela, il n'a de cesse de filmer son épouse et lui-même dans toutes leurs activités…

Tourner des films en caméras subjectives, à l'origine, c'est un moyen de réaliser un métrage en faisant pas mal d'économies. Mais suite aux succès du PROJET BLAIR WITCH et de PARANORMAL ACTIVITY, deux produits parfaitement commercialisés et reposant sur du vide, la recette s'avère pour le moins rentable. Au point que le procédé a été usé jusqu'à la corde en mettant aussi peu d'argent que d'imagination dans la confection d'une pléthore de produits numériques à l'intérêt parfois douteux ! Après les spectres, les morts-vivants, les possessions démoniaques, les entités extraterrestres, les créatures géantes ou microscopiques, voici l'arrivée d'un rejeton du diable en cadrage amateur et tremblotant. L'antéchrist, il s'était déjà manifesté au cinéma que ce soit dans LA MALEDICTION de Richard Donner ou encore le ROSEMARY'S BABY de Roman Polanski. Du cinéma classique emballé par de véritables cinéastes qui soignent leurs images, construisent leur suspense avec une mise ne scène au millimètre... THE BABY, rien à voir. C'est l'antithèse de l'antéchrist selon Roman Polanski. Car le métrage évoque un sujet assez similaire avec une jeune femme qui se retrouve bien malgré elle enceinte d'une entité maléfique. La subtilité de ROSEMARY'S BABY ou même l'ambiance paranoïaque du métrage, ne comptez pas la retrouver ici. Au contraire, THE BABY se montre brut et même plutôt bourrin dans son épilogue.

Mais pour en arriver là, l'antéchrist se fait attendre ! La cérémonie du mariage, le dîner et le bal qui célèbre l'union du couple, la lune de miel, l'installation dans une nouvelle maison… Une véritable souffrance digne des soirées diapos et projections des films de vacances. Déjà bougrement emmerdant dans un cadre familial, imaginez en suivant des inconnus ! Difficile pour autant de jeter la pierre à THE BABY, le film ne fait que suivre le schéma des films tournés en caméra subjective. Vous vous êtes déjà tapé le mariage de [REC] GENESIS ou encore la vacuité des séquences domestiques de PARANORMAL ACTIVITY... Vous savez déjà à quoi vous allez vous exposer en suivant THE BABY ! Au moins, le film ne sombre pas dans le fin fond de la médiocrité du genre à l'instar du redoutable DA HIP HOP WITCH. Il n'en reste pas moins qu'en 2014, on pourrait s'attendre à un minimum d'inventivité ou à un traitement un tant soit peu malin de l'intrigue. D'autant plus que THE BABY a été confectionné sous la houlette de cinéastes qui persistent à tourner leurs films en utilisant toujours cette technique. Après une tripotée de courts-métrages, ils ont ainsi participé à la compilation V/H/S pour finalement embrayer sur ce long-métrage à l'ambition très relative...

Reconnaissons à THE BABY quelques qualités. Les cinéastes soignent une partie de ce qu'ils tournent comme lors d'une séquence dans un supermarché, captée par une caméra de surveillance, où les figurants réagissent assez naturellement à une situation des plus insolite. De même, la seule scène qui insuffle un vague sentiment de trouille est d'une simplicité qui confine à la suggestion. Une nouvelle fois, lors d'une nuit, la caméra en mode infrarouge capte quelques secondes très étranges du sommeil de la jeune femme enceinte. Une scène médicale d'amniocentèse fait tout de même son petit effet… Mais pour le reste, il n'y a pas de quoi grimper aux rideaux. Surtout lorsque THE BABY verse dans le grand guignol ou nous gratifie de passages invraisemblables liés à la présence de la caméra. Impossible de penser une seconde qu'un mari pense à continuer à placer correctement sa caméra pour se filmer lors d'une discussion très sérieuse avec un médecin. Le fait de tourner en caméra subjective, c'est tenter d'apporter un soupçon de réalisme à ce qui nous est montré. Peu importe que la caméra soit porté par le héros ou bien qu'il s'agisse d'une caméra de surveillance. Mais la plupart des films du genre, THE BABY compris, perdent leur réalisme avec leurs personnages obsédés par leur caméra. Comme dans [REC] 2, on croise ici une bande de jeunes qui passent par-là mais qui, comme par hasard, se filment eux aussi. A croire que l'ego de l'homo sapiens est devenu si imposant qu'il passe son temps à filmer chaque seconde de sa futile existence. En tout cas, THE BABY n'a rien de bien crédible sur la forme mais aussi sur le fond. On ne comprend pas bien pourquoi la jeune femme n'est pas gardée prisonnière après sa fécondation. Incroyable que le héros mettent huit mois à regarder son film de vacances. En même temps, il est tellement occuper à filmer qu'il n'a peut être plus le temps de regarder les images qu'il a enregistré auparavant. Tout cela s'avère, à l'arrivée, bien peu captivant ! Mais il faut vraiment aborder THE BABY pour ce qu'il est. Un film dont la seule vocation est de proposer un divertissement bas de gamme. L'affiche s'avère, en tout cas, plus réussie que les 89 très longues minutes de THE BABY où l'on découvre que le symbole de l'antéchrist ressemble énormément au logo de la monnaie européenne !

Rédacteur : Antoine Rigaud
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