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Critique du film
CARRIE, LA VENGEANCE 2013

CARRIE 

Carrie White, étudiante introvertie, est le souffre douleur de ses camarades de classe. Sa mère ne l'aide pas à s'affirmer, bien au contraire, puisqu'elle est une fanatique religieuse. Mais Carrie White découvre qu'elle a le surprenant pouvoir de déplacer les objets avec sa pensée…

Carrie est le premier roman que Stephen King a réussi à faire publier. L'écrivain est alors un inconnu au milieu des années 70 mais ce livre ainsi que son adaptation cinématographique par Brian De Palma vont être l'étincelle qui va propulser très rapidement Stephen King au rang de vedette de la littérature horrifique. Quelques années plus tard, les adaptations de ces livres et nouvelles se multiplieront sur les écrans de cinéma, finissant d'établir son statut de Star du genre auprès du grand public. CARRIE AU BAL DU DIABLE n'est pas la seule adaptation du livre original. Plus de trente ans après le film de Brian De Palma, CARRIE 2 : LA HAINE vient lui apporter un prolongement dispensable. Au début des années 2000, une véritable nouvelle adaptation est produite pour la télévision sous le titre de CARRIE. Tout comme pour CARRIE AU BAL DU DIABLE, ce téléfilm fait des entorses au livre original et ne réussira pas du tout à faire de l'ombre au film de Brian De Palma. CARRIE, LA VENGEANCE, pour son exploitation française, est ainsi la troisième véritable adaptation de l'œuvre originale de Stephen King.

Remake ou nouvelle adaptation du livre Carrie ? A vrai dire, un peu des deux puisque CARRIE, LA VENGEANCE pioche quelques idées dans le film de Brian De Palma et extirpe des passages du livre. Néanmoins, une nouvelle fois, ce film n'est pas une adaptation complètement fidèle, certains aspects du roman étant de toutes façons difficiles à retranscrire au cinéma. Pour donner une appréciation totalement objective de CARRIE, LA VENGEANCE, il apparaît important d'effacer momentanément le souvenir du film de Brian De Palma de nos mémoires. Car ce nouveau métrage n'est, en réalité, pas malhonnête. Si l'on excepte quelques petites maladresses ainsi qu'un rythme peut être un peu trop rapide, le métrage n'a rien d'une catastrophe cinématographique. Toutefois, ce CARRIE, LA VENGEANCE est aussi un peu fade même s'il tente d'être beaucoup plus spectaculaire. D'ailleurs, bien dans l'air du temps, le film s'ouvre sur un accouchement traumatisant à l'instar de LA COLLINE A DES YEUX 2. Une scène choc pour que les spectateurs du XXIème siècle comprennent, dès les premières secondes, qu'il regarde un film d'horreur. Cela ne s'avère pas vraiment pertinent dans le cas présent ! Enfin, le film donne le rôle principal à Chloë Grace Moretz. La comédienne fait un bon travail mais ne réussit jamais vraiment à se faire passer pour le personnage ingrat que devrait être Carrie White. Pas plus qu'elle n'atteint l'intensité nécessaire lors de l'épilogue du film !

Le plus gros problème, c'est qu'il est totalement impossible d'oublier CARRIE AU BAL DU DIABLE. A moins d'être passé totalement à côté du film de Brian De Palma, vous serez peut être séduit par cette adaptation. Pour les autres, ce sera un peu plus compliqué. Déjà, le déroulement de l'histoire suit des jalons connus et il n'y a pas de surprise. On notera quelques scènes d'exposition supplémentaire pour le personnage de la mère de Carrie, interprété par Julianne Moore. Ou bien l'intrusion des pouvoirs de l'héroïne qui passe bien moins inaperçu que dans CARRIE AU BAL DU DIABLE. D'ailleurs, dans le film de Brian De Palma, il existait une véritable montée en puissance des forces de télékinésie de Carrie, un pouvoir que l'héroïne ne maîtrisait réellement qu'à la fin du film. Dans CARRIE, LA VENGEANCE, les objets volent dans tous les sens au point qu'une séquence rappelle L'EXORCISTE avec un lit en lévitation. Un parti pris un peu curieux qui donne au film un côté bourrin. CARRIE AU BAL DU DIABLE était, quant à lui, bien plus subtil et ce dès l'ouverture du film qui débouchait sur une véritable séquence dérangeante. Le scénario de ce nouveau métrage ne fait donc pas le poids face à la finesse narrative du film de Brian De Palma. Mais les comédiens se montraient, eux aussi, bien plus justes. En particulier Sissy Spaceck qui passe, dans CARRIE AU BAL DU DIABLE, de personnage introverti à une jeune femme jolie et timide avant de sombrer littéralement dans une sorte de démence libérant des forces meurtrières ! Même Piper Laurie, dans le rôle de la mère, était plus juste car plus crédible en incarnant une fanatique religieuse. Justement, les oripeaux religieux du petit cagibi où est enfermé Carrie par sa mère ont un aspect anecdotique alors que Brian De Palma y insufflait une ambiance étrange et inquiétante !

Refaire de nouvelles adaptations, réchauffer des films du passé, pourquoi pas ! Mais, parfois, sans être déshonorant, cela semble tout de même un peu inutile. C'est le cas de CARRIE, LA VENGEANCE qui n'arrive jamais à égaler un film réalisé il y a près de quarante ans ! Etrange surtout que Kimberly Peirce s'était illustré avec un peu plus de personnalité en mettant en scène BOYS DON'T CRY et STOP-LOSS. Mais sur ces deux films, elle était aussi co-scénariste alors que sur cette adaptation de Stephen King, Kimberly Peirce se cantonne à la réalisation. Les jeunes générations seront, en tout cas, les plus à même d'apprécier cette adaptation de Carrie !

Rédacteur : Antoine Rigaud
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