Header Critique : DRAGON GATE : LA LEGENDE DES SABRES VOLANTS (FLYING SWORDS OF DRAGON GATE)

Critique du film et du Blu-ray Zone B
DRAGON GATE : LA LEGENDE DES SABRES VOLANTS 2011

THE FLYING SWORDS OF DRAGON GATE 

A la fin de la dynastie Ming, un Empereur eunuque installe son pouvoir par la voie de la terreur et de la corruption. Pour mener à bien son diktat, il s'assure d'éliminer tous les individus susceptibles de lui porter préjudice à l'instar d'une courtisane enceinte. Le bureau de l'Ouest est donc rapidement chargé d'étouffer cette affaire dans le sang. Mais la future maman est sauvée de justesse par une personne prétendant être le héros de la résistance : Zhou Haui'an. Le duo se retranche alors dans l'auberge de la Porte du Dragon, véritable repère d'assassins et d'opposants au régime. A ces doux agneaux ne vont pas tarder à s'ajouter les exécuteurs du Bureau de l'Ouest mais également le véritable Zhou...

Jusqu'au splendide THE BLADE en 1995, un film de Tsui Hark, même mineur, restait un film à voir. Inventif, audacieux et expérimental, son cinéma avait toujours quelque chose d'étonnant, voir de sidérant, à offrir au spectateur. Mais après cela, le cinéaste a divisé, déçu et même touché le fond avec l'inqualifiable BLACK MASK 2. Curieusement, alors que le cinéma hongkongais explosait en occident via le succès de TIGRE ET DRAGON, le prodige Tsui Hark se faisait moins recommandable, s'attirant même les foudres de ses fidèles après deux «Vandammeries» désincarnées. Pratiquement quinze années de disette dont on ne sauvera finalement que l'hallucinant polar TIME AND TIDE. En 2010, le cinéaste nous livre fort heureusement un DETECTIVE DEE : LE MYSTERE DE LA FLAMME FANTOME qui rassure. Bien que le film se montre plus sage que les grands Hark du passé, l'emploi du numérique est assez maitrisé, la photographie sublime et l'intrigue captivante. Le rythme lent et la durée un poil excessive invitent à la modération, mais nous voilà rassuré : le génie du cinéma hongkongais est toujours en vie...

Avec DRAGON GATE : LA LEGENDE DES SABRES VOLANTS, le réalisateur poursuit sur une lancée finalement très proche. Nous avons là un nouveau film en costumes, assez posé mais également très moderne et soigné visuellement. Le film dévoile ainsi quelques décors de toute beauté et notamment cette fameuse auberge, située au plein cœur d'une étendue désertique. Celle-ci masque en outre une grotte, là encore très bien mise en valeur. Au cœur de ces lieux irréels, la caméra de Tsui Hark virevolte et se montre souvent audacieuse. Chaque plan semble muri et construit pour bluffer le spectateur, même si nous noterons malgré tout une poignée de beaux ratages numériques. On citera à ce titre l'arrivée à l'écran de Jet Li, mais aussi le dernier plan du métrage, dévoilant une cité particulièrement factice. Mais que l'on pardonne ou pas ces quelques fautes de goût, on ne pourra que saluer l'ambition graphique dont fait preuve Tsui Hark.

D'autant plus que nous avons clairement là un métrage pensé de bout en bout pour la 3D. Les objets jaillissent de l'écran, les chorégraphies prennent une belle ampleur et les personnages se déplacent sur plusieurs plans, reliés par des éléments de décors créant des perspectives souvent étonnantes. Comme à son habitude, le réalisateur nous offre en outre quelques armes «originales» qui, elles aussi, tirent parti de la troisième dimension. Les armes de jet par exemple, changent astucieusement de trajectoire et parcourent notre champ de vision dans toutes les directions possible ! De même, une dangereuse variante du fil à couper le beurre traverse l'écran et tranche tout ce qu'elle touche ! Le relief est donc ici plus qu'un gadget, il est le théâtre d'une expérimentation réussie comme pouvaient l'être le flash-back de HELL DRIVER ou les hologrammes de PROMETHEUS. En associant son génie inventif au talent de Chuck Comisky, superviseur de la 3D d'AVATAR, Tsui Hark a créé une combinaison gagnante, assez bluffante pour nos mirettes...

On regrettera dès lors que le film ne soit pas mieux équilibré en termes de rythme et qu'il ne dispose pas d'un script davantage enthousiasmant. En effet la trame, bien qu'ancrée dans un contexte historique réel et décrit durant les premières minutes, ne se montre guère originale. Elle n'est au mieux qu'un prétexte à la réunion de différents personnages, ou groupes de personnages, qui finiront pas se taper sur la gueule lors d'une grosse baston finale. Alors oui, c'est ludique et bien foutu. Mais à côté de cela, nous avons une liste assez longue de rôles franchement creux, survolés, caractérisés par leur seul physique ou quelques lignes de dialogues inutiles. Dans le même ordre d'idée, nous nous serions bien passés d'amourettes ou sous-intrigues tendant à alourdir le film davantage qu'elles ne l'étoffent...

En cela, DRAGON GATE souffre un peu des mêmes défauts que DETECTIVE DEE. Ce qui nous mènera du reste à la même conclusion en demi-teinte. Ce nouveau Tsui Hark est un joli bac à sable, le territoire d'expérimentations visuelles étonnantes, variées et réussies. Il est également pour le réalisateur un retour à des empoignades inventives, dynamisées par l'ajout d'armes irréelles. Mais nous continuerons tout de même d'espérer une trame à la IL ETAIT UNE FOIS EN CHINE, une folie digne du producteur d'HISTOIRES DE FANTÔMES CHINOIS ou encore la rage d'un THE BLADE. Point de cela ici, même si le bilan se montre au final plutôt positif...

Alors que DETECTIVE DEE avait connu une sortie en salles par chez nous, DRAGON GATE n'a eu droit qu'à une paire de diffusions en Festival. Nous vous avions du reste déjà proposé une chronique (complémentaire de celle-ci) du film à la fin de l'année 2012, lors de son passage en 3D qui avait été programmé dans le cadre du PIFFF. Aujourd'hui, c'est à l'édition Blu-Ray que ce texte est dédié. Il s'agit là de l'une des trois éditions françaises que nous propose Seven 7, avec le DVD et le Blu-Ray 3D. A noter que le Blu-Ray 3D s'avère également compatible 2D et qu'il offre, au sein du même boitier, l'édition DVD. En termes de contenu éditorial, les trois disques seront identiques, n'invitant au final qu'à découvrir une poignée de bandes-annonces de l'éditeur. C'est en revanche du coté des spécifications techniques que nous trouverons bien évidemment des différences.

Les éditions HD nous plongent ainsi dans le film par le biais d'une image 1080p/24 au rendu clinique. Le piqué est impressionnant, les contrastes puissants et les couleurs parfaitement restituées. La compression est ici totalement absente et c'est donc à un véritable festival d'images renversantes que nous assistons... Mais il y a un "hic". L'édition que nous avons eue entre les mains est la version «plate» du film. Et force est de constater que sans la 3D, le film perd un peu de son aura et qu'il révèle de surcroit quelques détails notables. Ainsi, il apparaît évident que certains éléments supposés être en relief sont ici détourés de manière visible comme dans d'autres métrages 3D visionnés récemment en version plate. La chose n'est pas vraiment gênante mais elle se remarque de manière ponctuelle, et méritait donc d'être signalée dans ces lignes...

Sur le plan sonore, l'édition Blu-Ray offre les versions française et mandarine en DTS HD Master Audio 5.1. Là encore, nous avons droit à un rendu de grande qualité avec deux pistes tout à fait recommandables. Comme bien souvent, le doublage français apparaît moins bien équilibré au niveau des voix que la version originale. Mais la spatialisation reste de haut niveau et quelque soit l'option que vous choisirez, elle se montrera immersive et impossible à prendre en défaut. Du très bon boulot donc !

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
47 ans
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241 critiques Film & Vidéo
5 critiques Livres
On aime
Visuellement impressionnant
Beau travail sur les volumes
Un Blu-Ray techniquement au top !
On n'aime pas
Une intrigue un peu brouillonne
Un rythme par moments laborieux
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L'édition vidéo
THE FLYING SWORDS OF DRAGON GATE Blu-ray Zone B (France)
Editeur
Seven 7
Support
Blu-Ray (Double couche)
Origine
France (Zone B)
Date de Sortie
Durée
2h02
Image
2.35 (16/9)
Audio
Mandarin DTS Master Audio 5.1
Francais DTS Master Audio 5.1
Sous-titrage
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