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Critique du film et du DVD Zone 1
RODAN 1956

 

Les ouvriers d'une mine sont terrorisés en raison d'incidents et de disparitions. Les autorités se mettent à enquêter, pensant au départ que tout cela n'est l'œuvre que d'un détraqué...

Le nom du réalisateur Ishiro Honda est associé à Godzilla. Le cinéaste japonais signe en effet le premier film de la saga et reviendra sur le sujet à plusieurs reprises. Néanmoins, durant les années 50, Ishiro Honda ne va pas réaliser LE RETOUR DE GODZILLA, la suite directe, et s'oriente vers d'autres projets. Ainsi, il mettra en scène un assez rare métrage consacré à un abominable homme des neiges entre deux drames et comédies. Le film de monstres géants, il y reviendra pour la troisième fois avec RODAN. Jusqu'ici, les métrages du genre sont tournés en plein cadre et en noir et blanc. Avec le succès des deux premiers GODZILLA, la Toho donne donc un peu plus de moyens à RODAN qui sera tourné en couleurs. Néanmoins, à l'époque, RODAN n'est pas absolument pas lié à GODZILLA. RODAN est donc un nouveau monstre qui a droit à son propre long métrage. et il ne sera confronté au fameux monstre atomique que bien plus tard. D'ailleurs, RODAN n'a pas de véritable lien avec la menace nucléaire. Les origines de la créature sont antédiluviennes et la bestiole n'a rien d'un mutant. Evidemment, on pourra ergoter sur les particularités de la créature capable, par exemple, d'évoluer dans le ciel à vitesse supersonique. Peu probable pour un dinosaure volant...

Mais avant d'en arriver à une créature semant la destruction, RODAN s'aventure dans les eaux du cinéma d'épouvante. La première partie du film se pare d'un véritable climat horrifique avec le mystère entourant les morts de plusieurs ouvriers dans une mine. Même par la suite, les créatures rampantes renvoient plus directement aux films d'horreur plutôt qu'aux métrages mettant en scène des monstres géants dans la grande tradition d'un GODZILLA, encore que RODAN cite très nettement le classique américain DES MONSTRES ATTAQUENT LA VILLE. Le décès des êtres humains est aussi bien mis en avant. Ainsi, on exprime crument la mort d'un pilote d'avion en plaçant, durant un plan, son casque ensanglanté face à la caméra pendant que les autorités discutent de son accident. Quoi qu'il en soit, RODAN est réalisé durant les années 50 et l'épouvante, ou même l'horreur, reste suggérée et semblera quelque peu timide. Il n'en reste pas moins que cette longue introduction permet de découvrir d'étranges créatures tout en préparant le terrain pour l'arrivée de la bestiole donnant son titre au métrage. Toutefois, il s'avère, aujourd'hui, que la dernière partie de RODAN est un peu décevante. Certes, on y découvre des destructions causées par le passage de la créature mais l'ambiance retombe, laissant place à un métrage un peu moins prenant. Reste tout de même quelques scènes spectaculaires à grands coups de maquettes réduites en petits morceaux par le spécialiste des effets spéciaux, Eiji Tsuburaya.

Mais si l'épilogue pourra susciter une petite déception, RODAN apporte une conclusion assez particulière. En effet, dans RODAN, les bestioles devraient être réduites à des créatures maléfiques, qui détruisent des villes entières. Mais la fin du métrage insuffle une certaine compassion envers les monstres. Cette idée, elle va être pleinement exprimée dans le film suivant d'Ishiro Honda. En effet, dans MOTHRA, la créature gigantesque, bien que provoquant de grosses destructions, est surtout une victime de l'avidité des hommes, renouant en quelque sorte avec le KING KONG original. Avec RODAN, on assiste même à une étonnante analogie. La compagne du personnage principal le rejoint au mépris du danger, préférant risquer la mort plutôt que d'être séparée de l'homme qu'elle aime. Il en va de même des créatures, préférant un sacrifice radical plutôt que de vivre seule. Les dernières scènes ne montrent pas vraiment de liesse parmi les héros ou encore les militaires, RODAN se terminant avec une certaine pointe de tristesse ! Si les monstres sont donc terrassés en fin de métrage, il apparaît évident que RODAN, le film, se montre très critique envers les solutions radicales utilisées par l'humanité. Ainsi, les militaires sont prêts à employer des armes de destructions massives contre les monstres quitte à provoquer des dommages collatéraux non négligeables sur les populations.

La créature de RODAN va connaître une certaine popularité en rejoignant la galerie de monstres qui se croisent dans la série des Godzilla. Ainsi, on retrouvera le ptéranodon géant dans GHIDORAH THE THREE HEADED MONSTER, INVASION PLANETE X, LES ENVAHISSEURS ATTAQUENT, GODZILLA VS MECHAGODZILLA II et GODZILLA FINAL WARS.

RODAN était sorti en DVD chez les revendeurs français dans la collection «Cinéma de Quartier». Aujourd'hui, le disque risque d'être un peu difficile à trouver. Mais il faut préciser que le DVD français offrait un transfert un peu fatigué dans sa version japonaise avec sous-titrage dans notre langue brûlé directement sur l'image. Pour ceux qui n'ont pas de souci avec la langue anglaise, il apparaît dès lors intéressant de se reporter sur le double DVD commercialisé aux Etats-Unis par Classic Media. Pour deux raisons. La première, c'est que RODAN y est proposé dans une copie de meilleure qualité avec le choix entre deux montages du film. La version japonaise, tout d'abord, qui peut être suivi avec des sous-titrages anglais. Mais aussi la version américaine, raccourcie, modifiée et sur laquelle vient s'ajouter un prologue tentant de lier la menace nucléaire aux créatures du film. Ce montage américain est surtout un supplément pour les cinéphiles. Mais le plus intéressant, c'est que le DVD de RODAN contient un documentaire d'environ une heure à propos de Eiji Tsuburaya et ses travaux sur les films de monstres géants à grands renforts d'interviews de diverses personnalités. Ce documentaire est en langue anglaise mais les intervenants japonais ont droit à une traduction sous forme de sous-titres (toujours en anglais). Enfin, RODAN n'arrive pas seul puisque le second DVD contient LA GUERRE DES MONSTRES, un autre film d'Ishiro Honda.

Comme déjà évoqué, le DVD de RODAN permet de choisir entre le montage japonais et celui confectionné par les Américains durant les années 50. Le choix du montage influe directement sur la langue qui sera proposé. Le premier est donc en japonais sous-titré anglais alors que le second ne contient qu'un doublage anglophone. Dans les deux cas, ce sont des pistes audio en mono d'origine qui ne font aucun miracle. En ce qui concerne l'image, le résultat est bien meilleur sur la version japonaise qui a été retravaillée par la Toho. Le résultat est le plus souvent bluffant et les quelques petits défauts visibles ici ou là s'avèrent plutôt négligeables. Il s'agit, pour l'instant, le meilleur moyen, et surtout le plus abordable, de découvrir le film en DVD.

Rédacteur : Antoine Rigaud
4 news
635 critiques Film & Vidéo
2 critiques Livres
On aime
Les monstres géants
Deux films d'Ishiro Honda dans la même boîte !
On n'aime pas
La dernière partie du film un peu moins réussie
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L'édition vidéo
SORA NO DAIKAIJU RADON DVD Zone 1 (USA)
Editeur
Classic Media
Support
2 DVD
Origine
USA (Zone 1)
Date de Sortie
Durée
1h22
Image
1.33 (4/3)
Audio
Japanese Dolby Digital Mono
English Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Anglais
  • Supplements
    • RODAN
    • WAR OF THE GARGANTUA
    • Bringing Godzilla Down To Size (Documentaire)
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