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Critique du film
MODUS ANOMALI 2012

 

Après DEAD TIME : KALA chroniqué dans nos pages, le réalisateur indonésien Joko Anwar a persisté dans le fantastique avec le métrage d'horreur PINTU TERLARANG en 2009. Il faut encore attendre trois années pour recevoir de ses nouvelles grâce à MODUS ANOMALI, métrage tourné à toute vitesse (huit jours de tournage si l'on en croit le metteur en scène !), essentiellement dans la jungle locale.

Un homme se réveille en pleine nature, où il a été enterré sous un tas de gravats. Après cette circonstance traumatisante, il découvre une cabane où une télévision diffuse les images d'un assassin masqué égorgeant une femme enceinte. Notre héros va passer une nuit de terreur, traqué par de mystérieux inconnu dans une jungle hostile et truffée de pièges...

Dès son démarrage, et en fait sur l'ensemble de son métrage, MODUS ANOMALI joue la carte de l'abstraction. Un inconnu dont nous ignorons tout se réveille seul dans la jungle, au milieu de nulle part, et arpente une forêt peuplée de silhouettes inquiétantes et d'indices liés à un crime odieux. L'action s'avère largement muette et les aventures de ce personnage solitaire confronté à des menaces imprévisibles peut rappeler, dans son concept, les mésaventures de Ash dans la première partie d'EVIL DEAD 2. De même, ce parcours dans une nature hostile et inquiétante, cette traque mystérieuse, font remonter un temps des souvenirs de titres comme LONG WEEK END ou encore de LES CHASSES DU COMTE ZAROFF, voire du début de PREDATORS avec un S ! Pourtant, l'essentiel du suspens pour le spectateur ne consiste pas à savoir qui a tué qui, mais plutôt de comprendre en fin de compte ce qui se passe réellement devant nos yeux, qui est le chasseur, qui est la proie, pourquoi cet inconnu est-il persécuté.

En terme de forme cinématographique, Joko Anwar s'applique, en dépit de moyens à l'évidence réduit et d'un délai de tournage très serré. La photographie est nuancée, le scope soigné, offrant des images de la jungle profondes, détaillées, parfois à la lisière de l'onirisme. Hélas, malgré un début qui nous interloque, MODUS ANOMALI lasse vite. La carte de l'abstraction génère l'ennui. Ce personnage muet et grimaçant interdit vite toute identification. Les images forestières se répètent, l'action s'étire, s'étire... Jusqu'à finalement se diluer dans des séquences telle que ce très lent trajet en voiture ou dans un final franchement interminable, usant la patience du spectateur.

Qui plus est, ce dernier comprend que MODUS ANOMALI, tel un court-métrage de base, ne repose que sur sa révélation finale, son «twist», en partie facile à deviner dès les premières minutes du métrage ! Un personnage sans profondeur vivant des mésaventures déjà vues dans un décor répétitif, cela ne suffit donc pas à justifier une heure et demi de long métrage et nous avouons que ce MODUS ANOMALI nous a laissé fortement sur notre faim.

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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