Header Critique : ZEBRAMAN 2 : ATTACK ON ZEBRA CITY

Critique du film
ZEBRAMAN 2 : ATTACK ON ZEBRA CITY 2010

 

En 2025, Tokyo est devenue Zebra-City, une citée gouvernée par Kozo Aihara et sa fille Zebra-Queen. Le Zebra-Time a été instauré et autorise quotidiennement les pires débordements durant un laps de temps déterminé. Grâce à cela, la délinquance est «canalisée» et les nations du monde entier envient ce procédé octroyant la survie aux plus forts. Dans l'ombre, les vieillards, handicapés, malades, enfants et victimes du Zebra-Time tentent de s'organiser mais l'espoir est mince... Du moins jusqu'au jour où ils sont rejoins par un blessé, percé d'une centaine de balles et pourtant bien vivant. Cet homme l'a oublié, mais des années plus tôt, il n'était autre que le plus grand des super héros tokyoïte : Zebraman !

Lorsque est évoqué le réalisateur Takashi Miike, c'est bien souvent son extraordinaire productivité qui constitue la principale source d'étonnement. Il nous semble cependant important d'étoffer le propos en soulignant également la propension de notre homme à varier les genres et les tons, les thématiques et les expérimentations. En France, les éditeurs ne nous gratifient que d'une maigre portion de ces surprenantes tentatives mais ne boudons pas notre plaisir : l'échantillon est déjà très intéressant. Ainsi, si nous n'avons pas eu droit à THE GREAT YOKAI WAR, nous avons en revanche pu découvrir ZEBRAMAN premier du nom et, assez récemment, le pétillant YATTERMAN. Bien qu'imparfaits, ces trois métrages gorgés d'idées et de trouvailles nous apparaissent aujourd'hui comme le cheminement logique qui aura mené Miike jusqu'au ZEBRAMAN 2 chroniqué dans ces lignes.

En 2004, ZEBRAMAN nous offrait le portrait d'un héros miteux mais chéri par le réalisateur, et finalement assez touchant. Miike axait alors son film autour de ses personnages, d'une mythologie imaginaire et d'un amour profond pour les super sentaïs (héros nippons en tenues bariolées et caoutchouteuses). Le métrage était décalé et amusant mais souffrait malheureusement d'un certain manque d'action et d'un rythme inégal, pour ne pas dire laborieux. Si ces défauts étaient récurrents dans les œuvres de Miike, le bonhomme a depuis très largement progressé. CROWS ZERO et sa suite en sont indiscutablement des preuves. Six ans plus tard, ZEBRAMAN 2 n'aura donc pas à souffrir des mêmes handicaps que son aîné, loin s'en faut. Le film commence particulièrement fort, par le biais d'une introduction dont la mæstria n'est pas sans évoquer l'entrée en matière de SPEED RACER. En quelques secondes, le metteur en scène nous dévoile son héros fatigué, puis privé de mémoire et finalement plongé dans un univers décrit de manière parfaitement limpide. Les morts s'accumulent lors d'un premier Zebra-Time et, alors que notre héros Sinichi Ichikawa en est la victime, Miike nous présente en montage alterné son Némésis, l'enivrante Zebra-Queen. Les bases du métrage sont posées, et ce sur les chapeaux de roue...

Le reste du métrage ne faiblira pas. L'humour est omniprésent et le film accorde autant d'importance à Sinichi/Zebraman qu'à son ennemi Zebra-Queen. L'imagerie est incroyablement dynamique et les idées foisonnantes. Miike recycle par ailleurs nombre des concepts déjà expérimentés avec succès dans les CROWS ZERO ou YATTERMAN. Il s'entoure par exemple de jeunes talents nippons (Abe Tsuyoshi, Inoue Masahiro, Tanaka Naoki) et les fait poser, voire chanter ! Ce sera le cas de la jeune Riisa Naka qui, en plus de prêter ses charmes à la «bad-girl» du film, interprète les chansons «Namida (Kokoro Abaite)» et «Zebra Queen No Theme». Parfaitement intégré au métrage, le clip de «Zebra Queen No Theme» trouvera sa place jusque dans le déroulement de l'intrigue et aura même été l'un des principaux arguments promotionnels. Il n'aura cependant pas été le seul puisque qu'un direct-to-video intitulé VENGEFUL ZEBRA MINI-SKIRT POLICE aura précédé la sortie cinéma de ZEBRAMAN 2, présentant l'univers, quelques personnages et les forces de l'ordre sexy... N'ayez crainte cependant, il n'est nullement nécessaire d'avoir vu ce métrage avant de goûter le plaisir de ZEBRAMAN 2. Nous serions même tenté de dire que ZEBRAMAN premier du nom n'est pas non plus un pré-requis, tant ce nouvel opus s'en détache et se forge une identité nouvelle, à tous niveaux.

Largement plus généreux et dynamique, ZEBRAMAN 2 nous apparaît comme une petite pépite d'humour et d'action, un métrage excessivement coloré et dopé à grands coups d'imagerie numérique plutôt réussie. Mais ce nouveau film est également le théâtre d'expérimentations plus audacieuses, dont l'une vise par exemple à créer une interaction assez étonnante avec le spectateur. Voilà quelque chose qui fonctionnait parfaitement en salle et pourrait bien voir son effet amoindri une fois chez soi, confortablement installé dans son canapé. De même, il est possible que le ridicule assumé de certaines séquences ne soit pas du goût de tous les spectateurs occidentaux. Autrement dit, notre héros zébré risque fort d'en laisser quelques uns sur le carreau. Mais pour ceux qui, comme nous, adhérerons au délire cartoonesque de Miike, à ses nombreuses trouvailles et à ses lessives de slips blancs et noirs, alors ZEBRAMAN 2 pourrait bien devenir culte. Ou à défaut jubilatoire. D'ailleurs, n'ayez pas peur, chantez avec nous : «You will love Zebra, I am the Zebra Queen» !

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
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