Header Critique : RETURN TO THE PLANET OF THE APES

Critique du film et du DVD Zone 1
RETURN TO THE PLANET OF THE APES 1975

 

Bill, Judy et Jeff sont des astronautes en mission à bord de leur capsule. A leur retour sur le plancher des vaches, ils sont confrontés à des singes. Poursuivis comme une menace dans un monde dominé par des singes évolués et où l'homme est un simple animal, les trois anciens astronautes vont vivre plusieurs aventures étranges…

Après Taylor, Brent, Virdon et Burke, ce sont trois nouveaux astronautes qui sont amenés à s'enfuir avec des gorilles à leurs trousses sur la planète des singes. Cette fois, la mixité est de mise puisque l'équipe est composé de deux hommes mais aussi d'une femme. Cependant cette dernière sera écartée de l'action durant quelques épisodes laissant les deux hommes de la mission au centre de l'histoire. Mais, à vrai dire, la jeune femme est souvent laissée en retrait en dehors de rares épisodes tel que celui où elle doit piloter un avion. Et des épisodes, il n'y en a pas eu beaucoup ! Après la série télévisée LA PLANETE DES SINGES, la franchise va être mise dans les mains d'une entreprise spécialisée dans l'animation, DePatie-Freleng Enterprises, en vue de réaliser un feuilleton.

Grave erreur car le DePatie-Freleng Enterprises des années 70 n'est plus le studio d'animation qui a connu une grande renommée grâce aux dessins animés produit pour le cinéma tel que les courts de La Panthère Rose (apparu à l'origine dans le générique d'ouverture du film éponyme de Blake Edwards). A l'heure de la télévision, de nombreux dessins animés sont produits à la chaîne et en faisant bien peu de cas en ce qui concerne la qualité. RETURN TO THE PLANET OF THE APES est ainsi l'un des pires représentants de ce qui fut produit à cette période. Les treize épisodes de la série donnent ainsi plus l'impression de ressembler à des diaporamas auquel on donne un peu de dynamisme grâce à des effets de caméra plutôt qu'à un dessin animé tel qu'on l'entend. Les panoramiques et zooms sur des images fixes sont ainsi innombrables ! Les personnages sont de plus dessinés de manière différente en fonction des techniques d'animation, ou de non animation, employées. Dans une même séquence, on peut ainsi passer d'une version de Urko dessinée avec grand détail, mais statique, à un portrait très sommaire du gorille lorsqu'il se déplace. L'unité graphique n'était, il faut le croire, pas une priorité pour ceux qui ont mis en boîte cette série.

Le roman original de Pierre Boulle, La Planète des Singes, exposait une société de singes bien plus évolués que ce qui nous est montré dans les films produit par Arthur P. Jacobs. A l'époque, des contraintes budgétaires avaient en effet forcé la production à dépeindre un univers plus moyenâgeux. Cette contrainte ne s'applique plus en ce qui concerne l'animation permettant des vues d'ensemble plus amples et surtout une technologie plus avancée pour nos amis les primates. Il y a toutefois fort à parier que, ironiquement, ce choix sera fait pour la série animée encore une fois pour des raisons budgétaires. En effet, il est largement plus facilement d'animer un véhicule sur roue dans lequel sont assis des singes plutôt qu'un gorille chevauchant sa monture comme on a pu le voir auparavant dans les films. Cette civilisation simienne très avancée se rapproche donc du roman original mais s'éloigne donc au passage de la série de films à laquelle elle est reliée. Un choix d'autant plus curieux que RETURN TO THE PLANET OF THE APES reprend les personnages de Zaïus, Urko, Zira et Cornelius provenant directement des adaptations cinématographiques. Pourtant, ces personnages n'ont aucun souvenir de l'arrivée de Taylor (LA PLANETE DES SINGES) ou Brent (LE SECRET DE LA PLANÈTE DES SINGES) qui, si l'on en croit les dates données, sont arrivés un peu plus de vingt ans avant nos trois nouveaux naufragés spatio-temporels, tout en occultant que la planète a donc déjà explosée ! Tout aussi curieux, le personnage de Nova, joué par Linda Harrison dans les films, aide nos héros mais ne semble pas se rappeler qu'elle parlait vaguement en prononçant «Taylor» dans LE SECRET DE LA PLANÈTE DES SINGES. Par contre, elle connaît un autre astronaute qui sera introduit au milieu de la série et qui se nomme Ron Brent. Celui-ci n'a manifestement aucun rapport avec le Brent interprété par James Franciscus mais est la preuve vivante que la Nasa a une fâcheuse tendance à planter tous ses astronautes sur la planète des singes ! D'autres éléments vont assurer une continuité très étrange avec les films de cinéma puisque l'on peut retrouver dans RETURN TO THE PLANET OF THE APES les humains mutants vivant dans les sous-sols de la planète. Ces derniers sont issus du SECRET DE LA PLANÈTE DES SINGES et conservent leurs pouvoirs télépathiques mais semblent ne plus suivre exactement les mêmes croyances.

Les treize épisodes essaient d'apporter une vague continuité dans les aventures de nos trois astronautes. Mais la chose est souvent tirée par les cheveux et semble surtout revenir lorsque les scénaristes ont besoin de raconter une nouvelle histoire. C'est le cas de l'avion subtilisé aux singes qui semblent être oublié le temps de quelques épisodes pour revenir un peu plus tard. Il en va de même en ce qui concerne l'éventualité du déplacement des humains vers des terres moins dangereuses ou encore des mutants. Les épisodes adoptent donc un suivi peu cohérent des intrigues tout en accumulant les étrangetés. Ainsi, les singes de cette version animée sont stupéfaits par le fait qu'un singe (ou un humain) puisse se déplacer dans une machine volante (un chasseur de la Seconde Guerre Mondiale). Pourtant, quelques épisodes après, on découvre que l'armée des singes dispose d'au moins une station radar qui n'a pas beaucoup de sens dans un monde où l'aviation n'a rien de commun ! L'avion pose d'ailleurs des problèmes puisque les singes réfutent la théorie selon les humains gouvernaient la planète avant eux mais ne se posent aucune question sur la provenance de l'engin volant. Toujours plus curieux, on découvre lors d'un épisode qu'il existe des singes sympas dans les montagnes qui vénèrent un dieu représenté par une statue géante composée de glace. Pourquoi pas ! Jusqu'à ce que la statue se révèle être un véritable singe géant qui apprécie donc de passer une grande partie de l'année congelée ! Tout cela n'est pas très cohérent et permet surtout d'accumuler les histoires où nos personnages sont amenés à vivre de drôles d'aventures avec serpents de mer et autre animal préhistorique volant dans les airs.

Si Roddy McDowall a participé à quasiment tous les films de cinéma, à l'exception du SECRET DE LA PLANÈTE DES SINGES, et à la série télévisée, l'acteur ne prête pas sa voix au Cornelius animé dans RETURN TO THE PLANET OF THE APES. D'ailleurs, les voix de cette série sont assurées par des inconnus à l'exception de Austin Stoker, rescapé de LA BATAILLE DE LA PLANETE DES SINGES, qui assure ici les dialogues de l'astronaute Jeff Allen. Cela n'aide pas tant les doubleurs qui sonorisent tout ce petit monde semble peu concerné par l'action mollassonne qui se déroule à l'écran. Les dialogues creux se résument assez souvent à des échanges sans intérêt («N'allons pas par-là, c'est dangereux !» - «Mais nous n'avons pas le choix…» - «Alors, on y va !»). Les échanges verbaux entre Cornelius et Zira sont, eux aussi, du même genre et assurent en réalité un remplissage éhonté. Les acteurs qui prêtent leurs voix aux deux chimpanzés sont d'ailleurs les champions de la récitation dénuée d'expressivité. Ces doublages catastrophiques, cumulés à l'animation sommaire et aux aventures sans grande imagination des épisodes, finissent d'enfoncer RETURN TO THE PLANET OF THE APES dans les tréfonds de l'exploitation bassement mercantile de la franchise originale. Evidemment, cette série animée sera laminée par les audiences des émissions mise en face par les autres chaînes de télévision américaines. Ne trouvant pas son public, la série sera stoppée au bout de treize épisodes.

Lorsque la Fox sort une grosse édition regroupant tout ce qui existe sur pellicule concernant LA PLANETE DES SINGES, c'est pour exhumer cette série animée. Par la suite, RETURN TO THE PLANET OF THE APES sera édité à l'unité seulement aux Etats-Unis. Le double DVD propose les treize épisodes avec peu de suppléments. Cela se résume, en réalité, à la possibilité de voir les bandes-annonces de l'épisode qui sera diffusé la semaine d'après. Mais ces avant-goûts des épisodes sont assez mal intégré. Il n'y a en effet aucun moyen d'y accéder autrement qu'en regardant l'intégralité d'un épisode. En effet, ils sont insérés à la fin de chacun des épisodes, après le générique final, si vous avez décidé de le voir en activant l'option sur le menu au lancement. Pas franchement pratique !

Le transfert des épisodes sur DVD n'a rien de très glorieux. Définition approximative et défauts de pellicule sont le lot des treize épisodes. Mais on peut se demander si certains des défauts ne sont pas liés directement à la source d'origine. Ainsi, de nombreuses tâches sont en réalité sur les celluloïds utilisés pour l'animation et se déplacent avec les mouvements de l'action. Des tâches et autres poussières qui montrent le peu de soin apporté à la réalisation de cette série d'animation. La seule bande sonore proposée est la version originale anglaise en mono. Très plat et accompagné d'une musique très télévisuelle, elle est épaulée par plusieurs sous-titrage dont le français.

Rédacteur : Antoine Rigaud
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L'édition vidéo
RETURN TO THE PLANET OF THE APES (Serie) (Serie) DVD Zone 1 (USA)
Editeur
Support
2 DVD
Origine
USA (Zone 1)
Date de Sortie
Durée
5h12
Image
1.33 (4/3)
Audio
English Dolby Digital Mono
Sous-titrage
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