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Critique du film et du DVD Zone 2
THUNDERCRACK! 1975

 

Welcome to Prairie Blossom ! Tel pourrait être le slogan de THUNDERCRACK, signé Curt McDowell, en 1975. Néanmoins, ce charmant lieu-dit, surplombé d'une agréable maison de campagne, abrite une atmosphère des plus farfelues, mêlant déjanterie, horreur et pornographie. Un cocktail, certes, plutôt attrayant pour ce film américain indépendant, au budget très réduit, inspiré d'une série B fantastique des années 50, susceptible cependant d'abasourdir bon nombre de spectateurs par un scénario hors du commun, ainsi qu'une folie visuelle et sonore à laquelle on ne peut s'empêcher d'adhérer.

Réalisé grâce aux petits bénéfices de LUNCH (1972), THUNDERCRACK existe en DVD depuis 2004, chez Njuta Films, dans une édition très simple, présentant le film à l'état brut. Une occasion, tout de même, de pénétrer dans l'univers complètement déglingué de McDowell, en plongeant dans une histoire invraisemblable mais à couper le souffle.

La preuve... par un soir de violent orage, sept jeunes gens trouvent refuge dans une demeure rurale appelée Prairie Blossom, habitée par une femme, Gert Hammond (Marion Eaton), rongée par l'alcool et la solitude. Psychologiquement ravagée par la mort de son mari, dévoré jadis par une colonie de sauterelles, et dont les restes reposent dorénavant en marinade dans des bocaux géants soigneusement stockés dans la cave à vins, la malheureuse dissimule soigneusement, au fond d'un placard, l'existence d'un fils monstrueux atteint d'une hypertrophie des testicules due à un virus tropical contracté lors d'un voyage à Bornéo. Alors que la soirée, ponctuée de toutes sortes de fantaisies sexuelles et de conversations saugrenues, bat son plein, l'arrivée de Bing (George Kuchar, coscénariste du film, autrefois mentor de Curt McDowell au San Francisco Art Institut) ajoute un brin supplémentaire d'absurdité, ce dernier tentant d'échapper à la folie dévastatrice d'une femelle gorille amoureuse de lui et appartenant au cirque où il est employé. Un tableau qui, de toute évidence, a de quoi déstabiliser un public à l'esprit rationnel qui, au final, se verra séduit par cette farce délicieusement loufoque.

Au fur et à mesure du film, fréquemment rythmé par des scènes pornographiques à la fois torrides et hilarantes, alternant masturbations, fellations ou encore pénétrations aussi bien de nature gay qu'hétérosexuelle, on s'aperçoit qu'à travers une tête d'affiche relativement inconnue du grand public, McDowell instaure, à plusieurs reprises, un contexte de ciné-réalité. Parmi les acteurs, dont la plupart interprètent des rôles très superficiels se résumant à des performances physiques, on remarque Melinda McDowell (Sash), qui n'est autre que la sœur du réalisateur , Mookie Blodgett (Chandler), en veuf écorché vif , Rick Johnson (Toydy) et Ken Scudder (Bond), le couple homosexuel , Moira Benson (Roo) et Maggie Pyle (Willene), épouse d'un chanteur ringard de musique country. Toutefois, deux figures parviennent à tirer leur épingle du jeu, à savoir Marion Eaton et George Kuchar, incroyablement bluffants dans une exhibition peu commune d'hôtesse désaxée et de zoophile refoulé, qui n'est pas à la portée de tous.

C'est donc ce microcosme, un rien extravagant, que Njuta Film (distribué en France par K-Films) propose de découvrir en DVD depuis l'année 2004. Malheureusement, on constate qu'aucune amélioration visuelle et sonore n'a été apportée au film, puisque bon nombre d'imperfections s'observent à l'image, notamment du point de vue de la netteté et de l'éclairage (image brûlée, au détail...). Côté son, quelques défaillances, régulièrement présentes, parviennent à s'atténuer grâce à la musique déroutante de Mark Ellinger. Ayant conservé le format d'image d'origine, plein écran, le support DVD offre un éventail de sous-titres assez ample, à savoir une traduction en français, allemand, suédois, anglais, néerlandais et espagnol. Réduit à cent vingt minutes, c'est-à-dire trente minutes de moins que l'œuvre originale, le film devrait retrouver sa version intégrale lors d'une prochaine sortie DVD, annoncée depuis longtemps sur le site officiel du long-métrage (thundercrackthefilm.com), accompagné, on le souhaite, d'un lifting sous toutes ses formes, ainsi que d'une liste de suppléments plus élaborée. De quoi rassurer les fans qui, à l'heure actuelle, doivent se contenter d'un essai sur Marion Eaton, en langue anglaise, faisant office de bonus. En attendant cette remasterisation, l'édition signée Njuta Films reste la seule répertoriant THUNDERCRACK en France.

Le public aurait alors tort de se priver davantage de cette curieuse création, empreinte d'une liberté sans tabous ni préjugés. Epicée tantôt à l'horreur, à l'humour ou encore au sexe, cette sauce cinématographique que représente THUNDERCRACK, cuisinée sans arrière-pensées, rassasiera copieusement les amateurs d'histoires profondément décalées. Une dose de folie inoffensive, à absorber sans modération.

Rédacteur : Laure Husson
5 critiques Film & Vidéo
On aime
Une réussite cinématographique, brassant différents genres.
On n'aime pas
Le contenu insuffisant du DVD.
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L'édition vidéo
THUNDERCRACK! DVD Zone 2 (France)
Editeur
Njuta
Support
DVD (Simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
2h00
Image
1.33 (4/3)
Audio
English Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
  • Supplements
    • Marion Eaton Story (texte)
    Menus
    Menu 1 : THUNDERCRACK!
    Autres éditions vidéo
      Aucune autre édition répertoriée.