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Critique du film et du DVD Zone 2
METALBEAST 1995

PROJECT : METALBEAST 

1974, Europe de l'est, royaume des lycanthropes aux allures de paillassons. Butler et son second sont envoyés en mission au nom du gouvernement américain pour rapporter du sang de loup-garou… Butler accomplira bien entendu sa mission avec brio mais reviendra toutefois sans son malheureux compagnon, croqué à la gorge par un monstre trop affectueux. De rage et devant la lenteur des procédures d'analyses sanguines, notre héros à l'esprit torturé s'injectera directement le précieux nectar pour juger au plus vite de ses effets. Ces derniers ne se feront du reste pas attendre et la terrifiante créature qu'il devient sera bien vite éliminée et cryogénisée. Nous sommes maintenant en 1994. Les Etats-Unis viennent de concevoir une peau révolutionnaire à la fois organique et métallique. Contre toute logique, ils décident de tester cette nouvelle découverte sur le cadavre de leur Mister-freeze-garou. L'homme ressuscite bien entendu et devient alors un Lycanborg (ou un cyborgarou, c'est au choix) des plus agressifs dont le but peut être résumé en deux mots : vengeance et destruction… Vite mes amis, courez et hurlez car vous êtes maintenant poursuivis dans un laboratoire vide par une peluche invincible !

Pour ce METALBEAST, il semblerait que Alessandro De Gaetano, Timothy E. Sabo et Roger Steinmann aient souffert de ce que l'on pourrait appeler une trop grande profusion d'idées. Voilà ce qui arrive lorsqu'on réunit trois scénaristes inexpérimentés dont chacun espère convaincre les autres que son concept est sans aucun doute celui qui va transcender le film… Hésitant donc entre le film de loup-garou, la série B dopée au cyborg et le slasher moyen situé dans un laboratoire secret, METALBEAST se veut donc une curieuse mixtion fantastique qui risque d'en laisser perplexe plus d'un…

METALBEAST verra donc le jour en 1995, sous la direction approximative de Alessandro De Gaetano dont la carrière ne compte que deux autres réalisations à ce jour : BLOODBATH IN PSYCHO TOWN en 1989 et BUTCH CAMP en 1996. Beaucoup moins anonyme déjà, nous nous réjouirons de la présence de John Carl Buechler aux effets spéciaux. L'homme aux multiples casquettes est bien entendu connu pour ses œuvres dans les deux premiers RE-ANIMATOR, certains FREDDY, VENDREDI 13, HALLOWEEN ou encore la tétralogie GHOULIES. Il fût aussi responsable des effets moins glorieux de la trilogie CARNOSAUR et du très dispensable CARNAGE (Quatrième volet de la série WATCHERS qu'il réalisera). Ce dernier film semble du reste assez représentatif du travail effectué sur METALBEAST. Dans les deux cas, nous avons en effet à faire à une créature typée humanoïde, couverte de poils et dotée d'un faciès repoussant. Mais la comparaison ne s'arrête malheureusement pas là : dans ces deux métrages, la créature titre ressemble à s'y méprendre à un PREDATOR bossu sur lequel on aurait maladroitement collé quelques touffes de poils arrachées au saint-bernard du voisin. Le résultat, s'il n'est pas crédible un seul instant, s'avère réellement stupéfiant de laideur… Seuls la phase de passage de l'état humain à l'état loup et quelques plans larges de la bête semblent avoir bénéficié d'attentions mais ils ne représentent malheureusement qu'un très faible pourcentage de ce qui nous sera par ailleurs infligé à l'écran.

Pour incarner cette pathétique créature et accepter d'enfiler le costume velu, il fallait bien entendu une pointure, un homme dont l'expérience dans le domaine n'est plus à prouver. C'est donc l'acteur-cascadeur Kane Hodder qui s'y colle. L'inoubliable interprète de Jason (dans quatre des volets de la saga VENDREDI 13) reprend alors pour les besoins du film la démarche lourde et lente qui a fait son succès. L'idée ne semble pas forcément adaptée à un loup-garou que l'on espérerait plus nerveux et bondissant, mais à quoi bon avoir Kane Hodder au casting si personne ne le reconnaît ? Toujours au chapitre des acteurs, n'oublions pas les deux héroïnes écervelées du film. Tout d'abord Kim Delaney, femme violentée dans BODY PARTS, elle campe ici une scientifique convaincue (comme tout le monde) que poser des plaques de métal sur le cadavre d'un loup-garou n'est pas la meilleure des idées... Vient ensuite la séduisante Musetta Vander, simple secrétaire souriante dans METALBEAST, elle deviendra femme forte dans PROJECT SHADOWCHASER III puis docteur dans le divertissant MOSQUITO MAN.

Malgré toute la sympathie qui se dégage donc du casting, force est de constater que personne ne semble réellement y croire. Faute de moyens sans doute, le film fait la part belle aux dialogues, longs et souvent risibles. L'ensemble s'enchaîne platement et les questionnements quant au pourquoi d'une greffe sur un loup-garou semblent s'éterniser, peut-être dans le but de nous convaincre que cette expérience ridicule pouvait être une bonne chose. Monumentale erreur puisqu'ils ne font qu'amplifier les nombreuses incohérences du film et empiètent de surcroît gravement sur ce que l'on attend d'une telle réalisation : Tension, action et gore. En effet, point de stress dans METALBEAST, pas plus que de surprises ou d'images choc du reste. L'ensemble se poursuit mollement (au rythme des déplacements de la créature) et, plus que le spectateur, ce sont les acteurs qui semblent s'ennuyer, errant sans fin dans les quelques couloirs vides qui représentent de manière très abstraite le laboratoire secret hi-tech dont il est question. La bête grogne, avance lentement et attrape un à un les acteurs les moins pressés, ceux qui s'étaient endormis dans un coin de décors ou qui voulaient tout simplement en finir avec le film. Lors de ces quelques séquences, la bête montre sa vilaine frimousse de plastique et parvient à lacérer quelques chairs, nous offrant ainsi des plaies béantes certes convaincantes mais présentées sans réel panache.

Fort heureusement, le spectateur n'ayant pas sombré dans un juste sommeil se verra récompensé par une fin aussi drôle et divertissante que pouvait l'être l'introduction. Les héroïnes jugent en effet bon de se séparer, traquant le monstre chacune de son côté. L'une est armée d'un lance-roquettes vide et l'autre, de deux roquettes en argent (fraîchement moulées au sein du laboratoire, cela va de soit)… Vont-elles parvenir à se retrouver et comprendre que les roquettes ne peuvent être utilisées qu'une fois engagées dans l'arme prévue à cet effet ? Le mystère reste bien entendu intact, préservant ainsi l'ultime instant de crétinerie du film…

L'éditeur First International Picture ne nous gâtera pas plus que le film. Si ce dernier est bien proposé en 4/3 et format 1.33 d'origine, nous devrons en revanche nous contenter d'une unique piste française stéréo. Nous déplorerons par ailleurs l'absence totale de bonus. Le film est en revanche proposé en double programme avec ADN LA MENACE dans un boîtier slim à moindre coût. Un pack assez décevant dédié donc aux expériences scientifiques aberrantes. Accordons que contrairement à METALBEAST, le film avec Mark Dacascos et Jurgen Prochnow a au moins pour lui le mérite de ne pas ennuyer le spectateur, nous offrant son quota d'explosions et de coups de pieds tourbillonnants… Mais pour en savoir plus sur ADN LA MENACE, autant se reporter à la chronique du DVD simple qui est identique à celui que vous trouverez ici.

METALBEAST et son concept bancal ne parviendront donc pas à convaincre. Pire que tout, malgré les quelques acteurs et effets gores honnêtes, c'est la lassitude qui prend le pas et nous laissera sur la désagréable sensation d'avoir perdu une précieuse heure et demie. Si vous êtes en manque de créatures velues hystériques, regardez-vous plutôt un épisode des Fraggle Rock. Eux au moins ils avaient la pèche.

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
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L'édition vidéo
PROJECT : METALBEAST DVD Zone 2 (France)
Editeur
FIP
Support
2 DVD
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h35
Image
1.33 (4/3)
Audio
Francais Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Aucun
  • Supplements
    • METALBEAST (PROJECT : METALBEAST)
    • ADN, LA MENACE (DNA)
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