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Critique du film et du DVD Zone 0
MALPERTUIS 1971

 

Au milieu des années 60, L'HOMME AU CRANE RASE d'André Delvaux, un film fantastique, s'avère bien accueilli à l'étranger et provoque un certain engouement pour le cinéma belge, et surtout pour les oeuvres les plus insolites provenant de ce pays. Outre André Delvaux, apparaissent des réalisateurs de films d'animation, tel Ray Goossens (PINOCCHIO DANS L'ESPACE) ou Raoul Servais (CHROMOPHOBIA). Dans ce sillage, nous trouvons encore une figure majeure du fantastique international : Harry Kümel.

Celui-ci s'intéresse d'abord au cinéma en amateur. Il tourne des courts-métrages, dont ANNA LA BONNE, produit par François Truffaut, s'inspire des oeuvres de Jean Cocteau. Petit à petit, il s'oriente vers la télévision, pour laquelle il réalise des dramatiques et des documentaires dédiés à des sujets divers (WATERLOO, JOSEF VON STERNBERG : EIN RETROSPEKTIV…). Finalement, en 1969, il parvient à réaliser MONSIEUR HAWARDEN, son premier long métrage, lequel raconte l'histoire vraie d'une femme qui s'habillait en homme…

Déjà, Kümel envisage de transposer le roman Malpertuis de Jean Ray au cinéma et, pour ce faire, contacte l'éditeur parisien Eric Losfeld pour entrer en contact avec Jacques Sternberg, écrivain publié par Losfeld et qui vient d'écrire le scénario de JE T'AIME, JE T'AIME, un film de science-fiction d'Alain Resnais. Sternberg refuse la proposition de Kümel, et le renvoie vers le scénariste vétéran français ayant collaboré, entre autres, avec Clouzot (QUAI DES ORFEVRES) et Bunuel (CELA S'APPELLE L'AURORE). Ferry se montre extrêmement enthousiaste, mais le projet peine à se monter.

Un producteur belge propose alors à Kümel de réaliser un film d'horreur à la mode de l'époque, mêlant vampires, érotisme et violence graphique, dans le style de ce que proposait alors la Hammer (THE VAMPIRE LOVERS) ou Jean Rollin (REQUIEM POUR UN VAMPIRE). Avec l'aide de Ferry, Kümel signe alors le script des LEVRES ROUGES, film de vampires surréaliste qui recueille des critiques positives.

Petit à petit, la production de MALPERTUIS se met en place. Il s'agira d'une collaboration entre la Belgique, la France et la RFA, ce qui permet au film de bénéficier d'un budget, considéré alors comme important, d'un million de dollars, ainsi que d'une distribution internationale. Ayant récemment fait une petite apparition dans LA RUPTURE de Claude Chabrol, Harry Kümel recrute deux acteurs français ayant joué dans ce long métrage : Michel Bouquet et Jean-Pierre Cassel. La comédienne anglaise Susan Hampshire, alors mariée au réalisateur français Pierre Granier-Deferre, s'ajoute à la liste des comédiens "français". Enfin, la chanteuse Sylvie Vartan tient le rôle d'une chanteuse de bar au cours d'une scène où l'on peut reconnaître, parmi les figurants, son mari d'alors : Johnny Hallyday !

En provenance d'Allemagne, nous trouvons, dans le rôle de Jan, le jeune Mathieu Carrière, comédien germanique, comme son nom ne l'indique pas, révélé dans LES DESARROIS DE L'ELEVE TORLESS de Volker Schlöndorff. On reconnaît aussi Walter Rilla, vétéran allemand ayant écumé, au cours des années soixante, des réalisations de Harald Reinl (DER FALSCHER VON LONDON ou CHAMBRE 13 d'après Edgar Wallace…) et de Jesus Franco (THE SEVEN SECRETS OF SUMURU, DER TEUFEL KAM AUS AKASAVA…).

Enfin, cette distribution inclut des comédiens flamands, comme l'actrice Dora van der Groen ou Charles Janssens (parfois considéré comme le "Bourvil belge"). Surtout, ce casting est couronné par la présence d'Orson Welles dans le rôle de Cassave, le maître de Malpertuis ! Mais Malpertuis, c'est aussi une équipe de techniciens hors du commun : le maquilleur John O'Gorman (maquilleur attitré d'Ursula Andress sur de nombreux films tels que JAMES BOND CONTRE DR. NO, LA DEESSE DE FEU…), le compositeur George Delerue, le chef-opérateur Gerry Fisher (alors associé aux réalisations de Joseph Losey, il s'illustrera par la suite sur WOLFEN, HIGHLANDER, L'EXORCISTE III : LA SUITE…)… Kümel a réuni une véritable "dreamteam" de techniciens et de comédiens provenant du monde entier…

Jan, un jeune marin, revient dans sa ville natale, un port des Flandres, où il apprend que la maison où il est né a été détruite. Il décide alors de se rendre à Malpertuis, la maison de son oncle Cassave. Mais il se perd dans les rues du port et arrive dans le quartier chaud où, pris dans une bagarre, il est assommé. A son réveil, il se retrouve dans sa chambre de Malpertuis. Il découvre que la vaste demeure est peuplée de personnages insolites, tels un bourgeois lubrique, trois veuves passant leur temps à filer et à coudre, un géant boiteux et sa compagne…

Surtout, Jan s'éprend d'Euryale, une jeune femme magnifique qui refuse de le regarder dans les yeux. Sur le point de mourir, Cassave fait lire son testament à tous les habitants de sa demeure. S'ils veulent recevoir son colossal héritage, ils doivent vivre ensemble dans Malpertuis, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus qu'un couple survivant, ou qu'un seul survivant. Le ou les gagnants auront alors le droit de quitter la maison avec l'héritage. Après la mort de Cassave, les occupants de Malpertuis se retrouvent livrés à eux-mêmes dans cette mystérieuse demeure…

Adapter le roman Malpertuis au cinéma a tout de la gageure. D'abord parce qu'il s'agit sans doute du chef d'oeuvre de Jean Ray, lui-même une des plus belles plumes fantastiques du vingtième siècle. Ensuite, dans ce livre d'ambiance, l'écrivain génère la bizarrerie avant tout au travers de son ensorcelant style littéraire.

Harry Kümel et Jean Ferry procèdent à quelques aménagements dans le récit. La structure principale du roman, ses personnages et sa stupéfiante révélation finale, sont respectés. Néanmoins, leur approche du fantastique s'avère moins directe que celle du livre, le film MALPERTUIS cherchant plus à provoquer le malaise, l'inconfort, qu'à plonger le spectateur dans l'univers poétique et fantastique du roman.

Il en résulte que le (très beau) thème principal de Malpertuis ne s'avère révélé que très tard dans le métrage et, finalement, ne paraît pas réellement traité. La décadence des mythologies dans une époque tournant le dos au surnaturel, Kümel ne s'en soucie qu'assez tard, préférant développer d'autres sujets.

D'abord, à travers les trois personnages incarnés par Susan Hampshire, il se penche sur les trois visages de l'amour que rencontre Jan : l'amour innocent (quoique…) de sa soeur Nancy, l'amour érotique et physique d'Alice, et l'amour passion, absolu et fatal, d'Euryale. D'autre part, MALPERTUIS s'attarde, de façon hélas assez floue, sur la personnalité de Cassave, alchimiste et scientifique cherchant à créer la vie ou à lancer une nouvelle race de surhommes… Toute cette partie de l'intrigue manque de clarté et donne lieu à des scènes laborieuses (telles celles se déroulant chez l'empailleur Philarette).

Pourtant, MALPERTUIS n'est pas un ratage. Bien au contraire ! Si son récit prend des libertés avec le roman, la ville où démarre l'action (une cité flamande imaginaire, composée de rues d'Ostende, de Bruges et de Gand) nous plonge d'emblée dans l'atmosphère singulière des contes de Jean Ray : vieux loups de mer, cabarets mal famés, cité labyrinthique où les rues et les maisons disparaissent et apparaissent mystérieusement… La demeure de Malpertuis elle-même, fabuleux manoir riche d'interminables escaliers et d'innombrables corridors, est formidablement retranscrite en images, grâce à de superbes décors construits en studio ou recueillis dans pas moins de huit demeures réelles différentes. Enfin, la musique fascinante de George Delerue, oscillant entre le splendide et le bizarre, apporte une tonalité majestueuse à l'exploration de Malpertuis par Jan…

MALPERTUIS est aussi d'un film riche d'une distribution impressionnante. A sa tête, difficile de ne pas remarquer Michel Bouquet, transformé en un petit-bourgeois coiffé d'un chapeau melon, silhouette sortie tout droit d'une toile de Magritte et affectant des attitudes lubriques, bouffonnes et inquiétantes. Orson Welles, évidemment, apporte à Cassave une démesure jupitérienne seyant merveilleusement à cet alchimiste démiurge. Enfin, Susan Hampshire incarne formidablement les trois rôles qui lui sont dévolus et prête sa beauté tantôt ingénue, tantôt ambiguë, aux incarnations de l'amour selon Mapertuis.

S'il prend des partis pris scénaristiques parfois discutables, MALPERTUIS est, tout de même, un très beau film, une succession d'images toutes plus splendides les unes que les autres, générant une atmosphère authentiquement surréaliste et nous entraînant, bon gré, mal gré, dans l'univers unique de Jean Ray

Toutefois, MALPERTUIS connaîtra un destin chaotique… A cette époque, Harry Kümel a pour habitude de monter ses films durant leur tournage. Or, le studio United Artists, coproducteur de MALPERTUIS, lui impose comme monteur Richard Marden, lequel ne comprend pas les intentions du metteur en scène. Les séquences trop étranges sont escamotées, des faux raccords volontaires sont éliminés…

Chose inhabituelle pour un film d'horreur (surtout à cette époque), MALPERTUIS se retrouve dans la sélection officielle du festival de Cannes, et Harry Kümel, pressé par le temps, doit apporter au festival le montage effectué par Marden, montage qu'il n'aime guère. Le film sort en France et en Grande-Bretagne dans cette version et ne connaît pas un grand succès.

A l'occasion de sa sortie en Belgique flamande, Kümel propose au producteur Pierre Levie de refaire entièrement le montage, selon ses intentions réelles cette fois-ci. Levie accepte et, durant six mois, le réalisateur reconstruit son film dans une version plus longue de 20 minutes. Néanmoins, il est impossible d'utiliser le matériel négatif ayant servi à faire la version "cannoise" de MALPERTUIS. Harry Kümel va essentiellement employer des prises alternatives pour proposer un MALPERTUIS totalement nouveau et différent !

Toutefois, ce Director's Cut (pour une fois, cette mention est totalement exacte !) ne sort pas des terres flamandes. En France, on ne découvrira le vrai MALPERTUIS qu'environ une vingtaine d'années plus tard, à la Cinémathèque Française (dans une soirée cinéma Bis dédiée au fantastique belge) et sur Canal +, dans le cadre de la programmation Cinéma de Quartier.

En DVD, MALPERTUIS est sorti assez tôt en France, chez l'éditeur DVDY, dans le montage de Cannes (le même ayant d'ailleurs été édité en vidéo par Proserpine). On a aussi vu MALPERTUIS faire surface en DVD espagnol, toujours dans la version reniée par Harry Kümel.

Heureusement, la Cinémathèque Royale de Belgique vient de publier une édition DVD enfin digne de MALPERTUIS. Il s'agit en fait d'un double-DVD, riche en suppléments de toutes sortes. Surtout, il propose enfin le vrai montage Du film par Harry Kümel !

Sur le premier DVD du coffret, nous trouvons donc le Director's Cut de MALPERTUIS dans une copie absolument magnifique. Certes, on repère quelques petites saletés (rarissimes néanmoins) et quelques plans truqués à la granulation insistante. Mais le télécinéma s'avère d'une qualité tout à fait éblouissante. Définition affûtée, finesse du grain, contrastes et lumières naturelles : nous nous trouvons ici devant une copie tout à fait magnifique, définitive, de MALPERTUIS.

Le Director's Cut n'a été post-synchronisé qu'en flamand, et, logiquement, c'est uniquement dans cette langue qu'il nous est proposé, accompagné par des sous-titrages (français ou anglais) optionnels. La bande-son est évidemment proposée en mono d'origine (codée sur deux canaux), dans une piste parfois un peu dure, mais d'une propreté toujours irréprochable.

Non content de nous proposer MALPERTUIS dans une copie irréprochable, cette édition nous offre de très nombreux suppléments. Ainsi, au revers de la jaquette, nous trouvons une revue de presse présentant des extraits de critiques d'époques ou récentes, provenant de journaux flamands, belges, français et anglo-saxons. Si ces critiques étaient pour la plupart sévères, elles n'ont heureusement pas empêché MALPERTUIS de devenir un classique du cinéma fantastique mondial… Le DVD est aussi proposé avec un livret contenant une biographie et une filmographie de Harry Kümel, ainsi que des textes revenant sur MALPERTUIS et le travail de restauration effectué sur ses copies. Malheureusement, tout cela est en flamand seulement. Dommage !

Sur le premier DVD, nous trouvons déjà un commentaire audio de Harry Kümel et Françoise Levie (fille de Pierre Levie, le producteur du film ; assistante du réalisateur sur le tournage ; et chargée de participer à la production de cette édition DVD). Pour être plus exact, il n'y a pas un, mais trois commentaires audio : un en flamand, un en anglais et un en français ! Toutefois, leurs contenus sont à peu près semblables, les commentaires ayant été soigneusement préparés à l'avance, ce qui nous vaut une piste bien construite, bien documentée et riche en anecdotes et analyses.

Toujours sur le premier disque, nous pouvons visionner le documentaire "Les archives de Malpertuis", lequel est en fait un nouveau Making Of de 37 minutes, réunissant des interviews récentes du chef opérateur Gerry Fisher, de Harry Kümel, du producteur Pierre Levie et des acteurs Mathieu Carrière et Susan Hampshire. Nous y trouvons aussi des interviews effectuées sur le tournage (Mathieu Carrière), des extraits de films et de courts-métrages réalisés par Kümel, la conférence de presse du festival de Cannes 1972, des chutes de négatif… Tout cela compose un Making Of de très bonne tenue, aussi bien en ce qui concerne les informations fournies que sa finition technique.

Enfin, pour terminer la visite du premier disque, nous trouvons le document "Orson Welles Uncut" (20 minutes), réunissant des interviews des mêmes intervenants, lesquels se souviennent des quatre jours de tournage avec Orson Welles et de son tempérament orageux. De nombreuses prises alternatives et autres chutes illustrent ce bonus, sympathique bien qu'un peu redondant par rapport au commentaire audio et au Making Of.

Le second disque contient, lui, la version "Cannoise" de MALPERTUIS (99 minutes). Le télécinéma est de bonne qualité, même s'il n'est pas aussi excellent (grain plus grossier, contraste plus terne) que celui de la version de Harry Kümel. Ce film peut-être visionné en version française ou en version anglaise en mono d'origine non sous-tirée. Cela n'est pas un drame puisque, au vu de la distribution et de la langue d'origine de ce roman francophone, la version française paraît la plus recommandable. Les génériques de début et de fin peuvent être visionnés en français ou en anglais au choix, au moyen de la fonction multi-angle. Cette option révèle un sens du détail et une méticulosité qui honorent les producteurs de ce disque !

Un autre supplément nommé "Malpertuis Revisited" (4 minutes) nous permet de revisiter aujourd'hui les décors naturels du film (à Gand, Bruges et Villers-la-Ville) en compagnie de Harry Kümel. Le document "Susan Hampshire - One actress, Three Parts" (11 minutes) permet à la comédienne de revenir sur ses souvenirs du tournage.

Nous trouvons aussi AETHER, un court-métrage muet réalisé en 1960 par Harry Kümel et Herman Wuyts, ainsi que DE GRAFBEWAKER une adaptation d'un texte de Kafka pour la télévision belge réalisée par Harry Kümel en 1965. Hélas, ce dernier bonus n'est qu'en flamand non sous-titré, ce qui pose tout de même un problème !

Une bande-annonce française de la version "cannoise" de MALPERTUIS complète l'interactivité, laquelle propose encore un supplément très émouvant : "Jean Ray - John Flanders". Ce supplément, composé d'extraits d'émissions de la télévision belge francophone des années soixante, nous montre le vénérable écrivain chez lui, à sa table de travail, nous parlant de son oeuvre. D'ailleurs, s'il fallait émettre quelques réserves sur cette édition, peut-être regretterions-nous que Jean Ray et son roman ne soient abordés qu'en vitesse…

Mais ne faisons pas la fine bouche pour autant. Si on nous avait dit, il y a encore un an, que MALPERTUIS bénéficierait d'une édition aussi complète, aussi soignée et aussi professionnelle dans la conception de ses suppléments et des copies proposées, nous n'en aurions pas cru nos oreilles. Bravo, donc, pour cette édition définitive de MALPERTUIS !

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
50 ans
1 news
637 critiques Film & Vidéo
1 critiques Livres
On aime
Un très beau film fantastique
La présence des deux montages
Une superbe copie du Director's Cut
De nombreux suppléments, soigneusement conçus
On n'aime pas
Quelques suppléments (De Grafbewaker, le livret…) ne sont pas traduits en français
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L'édition vidéo
MALPERTUIS : HISTOIRE D'UNE MAISON MAUDITE DVD Zone 0 (Belgique)
Editeur
Cinematheque Royale
Support
2 DVD
Origine
Belgique (Zone 0)
Date de Sortie
Durée
1h59
Image
1.85 (16/9)
Audio
Dutch Dolby Digital Mono
English Dolby Digital Mono
Francais Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
  • Supplements
    • Director's Cut (119mn)
    • Cannes version (100mn)
      • Commentaire audio de Harry Kümel
      • Français
      • Néerlandais
      • Anglais
    • Les Archives de Malpertuis (37mn18)
    • Orson Welles Uncut (25mn28)
    • Malpertuis Revisited (4mn52)
    • Susan Hampshire, one actress, three parts (11mn42)
    • Jean Ray - John Flanders (7mn34)
    • Bande-annonce
      • Courts-métrages
      • Aether (7mn04)
      • De Grafbewaker (35mn10)
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