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Critique du film et du DVD Zone 2
DREAMKEEPER 2003

 

Shane vit dans la réserve indienne de Pine Ridge et n'a aucunement l'intention de s'intéresser aux traditions de son peuple. Son grand-père déjà fort âgé lui demande de l'emmener au nouveau Mexique pour le pow wow annuel. Bien entendu, il refuse mais se ravise histoire d'échapper à un gang à qui il doit de l'argent…

Avec toutes les bonnes volontés du monde, Robert Halmi, Sr. a planté un grand nombre d'adaptations littéraires et mythologiques par l'entremise d'Hallmark. La maison de production est pourtant devenue avec le temps l'un des plus grands pourvoyeurs de films, séries et mini-séries de prestige à destination de la télévision. Si Hallmark ne réussit pas toujours son coup, il faut tout de même reconnaître qu'un nombre de grande réussite peut être compter à son actif. En se mettant en tête de réaliser une mini-série sur les légendes indiennes, toutes les inquiétudes étaient permises surtout dans l'optique d'un produit télévisuel à destination du consommateur américain. Aussi surprenant que cela paraisse, DREAMKEEPER est une grande réussite…

Pour écrire DREAMKEEPER, Hallmark a fait appel à John Fusco devenu indien adoptif et scénariste entre autres de THUNDERHEART (film policier se déroulant à l'intérieur d'une réserve indienne avec Val Kilmer). De plus, la production s'est entouré de nombreux consultants indiens qui étaient à même de faire part de leurs objections tout au long de la création de la mini-série. Enfin, tous les acteurs principaux à l'exception d'un seul sont d'origine indienne tel que les vétérans . Pourtant, aux commandes du film, on place Steve Barron qui est étranger à cette culture mais qui est un réalisateur confirmé que ce soit au cinéma (PINOCCHIO, CONEHEADS, LES TORTUES NINJA…) ou au sein d'Hallmark (MERLIN et ARABIAN NIGHTS). Le tournage se fait alors en grande partie au Canada avec une coquette somme d'environ 30 millions de dollars pour placer à l'écran plusieurs histoires légendaires.

Le récit de John Fusco se déroule avec un fil conducteur auquel sont rattachées une dizaine de légendes issues de diverses nations indiennes (Cheyenne, Lakota, Pawnee, Kiowa…). Mais plutôt que de proposer une simple succession d'histoires, il y a régulièrement des renvois entre le récit se déroulant à notre époque et les légendes qui sont racontées. Ce choix a du grandement servir à intercaler régulièrement des spots publicitaires mais dans sa continuité cela fonctionne à merveille. Surtout que le film mêle assez bien la réalité avec les légendes donnant à l'ensemble une grande unité. Toutes les histoires ne sont pas racontée d'un seul tenant, comme celle d'Aigle Malin ou bien les mésaventures picaresques du Coyote et de l'Araignée. Cela renforce un peu plus la richesse des légendes indiennes qui ont été très peu exploitées jusqu'ici.

Pour un produit télévisé, on ne sera pas surpris que tout soit pétri d'une grande moralité et de bons sentiments mais c'est en fait un peu le lot de toutes les histoires légendaires quelles que soient leurs origines, elles en perdraient leur pertinence autrement. D'un autre côté, la partie se déroulant à notre époque, bien que portant une part d'espoir, n'est pas des plus optimistes. La vie dans les réserves a un accent misérabiliste et les jeunes indiens qui y vivent sont dépeints comme de jeunes membres de gangs déconnectés de leurs racines. Une grande part de DREAMKEEPER est surtout une sorte de messages quant à la perte culturelle des histoires transmises par voix orale mais qui ont de moins en moins d'oreilles pour les écouter.

Steve Barron a donné à l'ensemble un aspect pour le moins déroutant toujours dans l'optique d'une mini-série télévisée. La plupart des histoires ont ainsi subi des traitements graphiques pour leur offrir un look très particulier parfois terne ou très brut. En fait, la vision de DREAMKEEPER ne donne à aucune moment l'impression d'être devant une mini-série formatée pour le petit écran tant dans les moyens mis en œuvre, si l'on excepte quelques effets spéciaux assez moyens, que dans son traitement.

Elephant soigne son édition DVD puisque les deux disques sont placés dans un digipack très coloré. En raison de sa durée de près de trois heures, DREAMKEEPER est seul sur le premier DVD avec un transfert réussit au format 16/9. Il est d'ailleurs assez difficile de savoir de quelle façon devrait être diffusé DREAMKEEPER. Les autres éditions DVD sorties à travers le monde sont en plein cadre mais rien ne permet d'affirmer qu'il s'agit pour autant du bon format. Le transfert 1.78 sur le DVD français ne donne absolument pas l'impression d'être étriqué ou d'avoir été recadré artificiellement. Au contraire, les plans sont bien cadrés et très bien composés. Il est donc très possible que lors du tournage, il ait été prévu de pouvoir diffuser DREAMKEEPER en plein cadre ou dans un format plus large.

Trois pistes sonores sont disponibles pour la version originale anglaise sous-titrée et le doublage français. La piste française est proposé seulement en Dolby Digital 5.1 alors que la version originale est déclinée au choix en 5.1 ou en stéréo. Cette dernière ne fait pas beaucoup d'étincelles ce qui nous mène directement à nous porter vers les pistes Dolby Digital 5.1. Dans les deux cas, sans faire de démonstration titanesque, le résultat sonore est des plus probants et met bien en valeur la musique.

Le deuxième disque est consacré aux suppléments avec comme pièce centrale un Making Of. Celui-ci donne la parole à la plupart des intervenants (réalisateur, scénariste…) ainsi qu'aux acteurs. Son côté promotionnel est inévitable mais la plupart de ceux qui s'expriment sont très convaincants lorsqu'ils parlent de véracité dans ce qu'ils sont en train de tourner. De même, ce petit documentaire donne la parole à certains des conseillers indiens qui ont aidé la production et ces rares passages sortent carrément de la promotion de DREAMKEEPER ou même du film tout court pour parler essentiellement du partage de la culture indienne.

Le reste des suppléments est déjà un peu moins attractif puisque les interviews mentionnées au dos de la boîte sont toutes proposées sous la forme de texte. On y retrouve donc un peu tout le monde et certains propos sont redondants avec le contenu du Making Of. La galerie de photos est déjà bien plus attirante avec un très grand nombre de clichés pris sur le tournage (donc sans les filtres utilisés dans le film terminé). Quelques bio/filmographies plus loin, il restera encore les bandes-annonces d'un grand nombre de produits Hallmark disponibles chez Elephant avec bien entendu DREAMKEEPER mais aussi MERLIN, JACK ET LE HARICOT MAGIQUE, LA REINE DES NEIGES, VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE, L'ARCHE DE NOE, etc… Par contre, aucune trace du commentaire audio de Steve Barron présent sur le DVD américain.

Très bonne surprise que ce DREAMKEEPER dont les trois heures se regardent sans que le passage du temps ne se fasse sentir. Les talents de conteur de la plupart des intervenants qui ont travaillé sur DREAMKEEPER fonctionnent à merveille ! A la limite, on pourrait même lui reprocher de ne pas proposer encore plus d'histoires.

Rédacteur : Antoine Rigaud
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Des légendes amérindiennes
Une mise en image atypique pour un produit télévisuel
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L'édition vidéo
DREAMKEEPER (Serie) (Serie) DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
2 DVD
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
2h54
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
English Dolby Digital Stéréo
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Making Of (25mn40)
      • Interviews (texte)
      • August Schellenberg
      • Eddie Spears
      • Delanna Studi
      • Casey Camp-Horinek
      • Gordon Tootoosis
      • Floyd Red Crow Westerman
      • Robert Halmi, Sr.
      • John Fusco
      • Steve Barron
    • Notes de production
    • Galerie de photos
      • Biographies
      • Eddie Spears
      • August Schellenberg
      • Gil Birmingham
      • Robert Halmi, Sr.
      • Robert Halmi, Jr.
      • Ron McLeod
      • John Fusco
      • Steve Barron
      • Bandes-annonces
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