Puis pof, monsieur décide d'en refaire un... Le Nouveau Monde (2005) débarque alors, et je commence à sentir la fumisterie (de son entreprise à venir). On a presque l'impression de voir une parodie de son cinéma... les acteurs semblent livrés à eux mêmes, déambulant dans les hautes herbes ou plantés devant l'ocean avec un regard vitreux en s'interrogeant sur leurs sentiments. Certes, mais cette fois-ci la sauce ne prend pas, on ressent trop les ingrédients. Puis les amérindiens sont filmés comme des animaux, ce qui achève de m'agacer. Mais la facture globale est encore à peu près normale... Notons que le chef op' Emmanuel Lubezki arrive (pour y rester) dans le cinéma de Malick et installe déjà timidement ses grands angles qui bougent tout le temps.
Palme d'or (débile) à Cannes avec Tree Of Life (2011)... Ou comment passer d'un cinéma teinté d'une spiritualité universelle à un film catho. Visuellement c'est pratiquement du Michael Bay, on assiste à des enchainements de vignettes, dans une parfaite illisibilité, reliées par des voix-off. En fait soyons clair, c'est un long clip évangeliste qui nous dicte ce qu'on doit trouver beau ou non. Une longue bande-annonce qui n'en finit plus. Insupportable.
Après ça j'ai arrêté les frais, les bandes-annonces me fatiguant d'avance. A La Merveille (2012) avait l'air bien mauvais, caricaturant ce qui restait à caricaturer de la boursoufflure d'avant. Idem pour Knights of cup (2015). Voyage of time (2016) : je connais pas. Et Song to song (2017) a l'air à vomir manifestment.
On a perdu Malick le réalisateur fin, devenu le bon gros bigot de service faisant passer Gibson pour un enfant de choeur, qui fait désormais film sur film, toujours avec le même chef op' depuis Le Nouveau Monde, Emmanuel Lubezki "Monsieur grand angle"... qui reste pour moi une part du problème, même si l'artisan premier de l'effondrement artistique est bien sûr Malick lui-même.
Faut qu'il arrête de faire du cinéma. Je l'avais pensé au moment de La ligne rouge : plus besoin de faire du cinéma maintenant puisqu'il a fait un chef d'œuvre. Mais le bougre a voulu rempiler.

