En fait, il y a deux films en un :
- Le premier est une fable fantastique (ou de science fiction plutôt) au concept amusant, qu'Harold Ramis aurait sûrement adoré tourner. L'histoire de gens miniaturisés pour moins polluer la planète et pour augmenter considérablement leur pouvoir d'achat. C'est surtout ce point qui attire les gens, dont le couple Matt Damon - Kristen Wiig.
- Le second film se penche sur les errances et interrogations légitimes d'un héros un peu candide, Matt Damon (très bien en monsieur tout-le-monde bedonnant), altruiste, mais en dépression suite à une trahison. Dépassé par les événements, il cherche un sens à son existence, aidé indirectement par une communauté d'étrangers pauvres. Du Alexander Payne pur jus.
Ce second film se passerait sans souci du premier sur le rétrécissement. D'ailleurs, la petite taille ne rentre pratiquement plus en ligne de compte. Le scénario essaie de recoller les deux films à la toute fin, en Norvège, mais peine à convaincre complètement, d'autant que le réalisateur cherche trop à appuyer l'émotion, faisant pleurer à trois reprises son héroïne (Hong Chau) face caméra pour nous attendrir...
De belles intentions, des personnages attachants, une jolie réalisation incorporant des effets spéciaux invisibles signés ILM... sauf que la sauce ne prend pas vraiment (il y a deux-trois longueurs). Et Alexander Payne chausse ses gros sabots par moment, tentant le tout pour le tout. La fable à la Capra s'émiette alors doucement.
